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779. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

» et cent sots discours semblables. […] Ces paroles, portées par ces deux seigneurs au premier ministre, et ensuite au second, auquel, sous ce même prétexte, ils tinrent un semblable discours, firent tout l’effet qu’ils en osaient désirer. […] Mais, lorsqu’il vit que tous ceux de l’assemblée lui déféraient (car en effet cet honneur, à cause de sa dignité, lui appartenait), et qu’applaudissant à son discours, et levant les yeux au ciel, ils ne faisaient que répéter le Bism allah’ (Bismîllah), Ainsi soit-il ! […] Songez, seigneurs, à ce que j’ai marqué au commencement de ce discours: il faut éviter un interrègne dangereux, qui durerait longtemps dans les allées et venues d’ici à la ville capitale. […] C’est par là que je saurai vous ôter le moyen de ne pouvoir plus faire de mauvais choix ; vous serez bien alors contraints de porter la couronne à l’aîné, et je vous laisse à penser de quelle manière il la recevra de vous, quand il verra que vous ne vous serez rendus à votre devoir qu’après une extrémité si fâcheuse. » Il finit son discours avec cette menace, et laissa les seigneurs de l’assemblée tellement surpris, que si une montagne fût tombée à leurs pieds, comme on parle en Perse, ils n’eussent pas témoigné tant d’étonnement.

780. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Je leur ai consacré l’usage de tous mes sens et de toutes mes facultés ; et c’est peut-être la raison pour laquelle tout s’exagère, tout s’enrichit un peu dans mon imagination et dans mon discours ; ils m’en font quelquefois un reproche, les ingrats ! […] Il n’y a dans un discours que des expressions abstraites qui désignent des idées, des vues plus ou moins générales, de l’esprit et des expressions représentatives qui désignent des êtres physiques. Quoi, tandis que je parlais, vous vous occupiez de l’énumération des idées comprises sous les mots abstraits, votre imagination travaillait à se peindre la suite des images enchaînées dans mon discours ? […] Un discours prononcé n’est plus qu’une longue suite de sons et de sensations primitivement excitées ; le cœur et les oreilles sont en jeu, l’esprit n’y est plus. […] — Fort bien, l’abbé. — Il n’y aurait pas eu un mot commun dans leurs discours.

781. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

J’étais plein de religion, et je raisonnais en impie ; mon cœur aimait Dieu, et mon esprit le méconnaissait ; ma conduite, mes discours, mes sentiments, mes pensées n’étaient que contradiction, ténèbres, mensonges. […] À l’offertoire, le prêtre se dépouilla de ses ornements, ne conserva qu’une tunique de lin, monta en chaire, et, dans un discours simple et pathétique, peignit le bonheur de la vierge qui se consacre au Seigneur. […] « Le prêtre achève son discours, reprend ses vêtements, continue le sacrifice.

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