Discours sur le progrès des Lettres en France. […] Brumoy dans son Discours sur la Comédie Grecque. […] Les Discours qu’il a joints à ses pièces de Théâtre renferment une Poëtique admirable, que nos jeunes Auteurs devroient bien consulter, non-seulement pour y prendre des instructions sur l’Art Dramatique, mais des leçons de modestie sur la véritable estime qu’on doit avoir de soi-même. Il semble au contraire qu’ils veuillent diminuer la gloire de Corneille ; & loin de le respecter comme leur maître, & de l’imiter comme leur modèle ; loin d’étudier leur art dans ses chef-d’œuvres & dans ses excellens discours, ils osent lui trouver des défauts, que souvent il n’a pas, & lui disputer même le génie de l’invention. […] Ce Discours est à la tête de la nouvelle Edition des Bibliothèques françoises de la Croix du Maine & de du Verdier, Sieur de Vauprivas, dédiée au Roi, & donnée par M.
On le voit dans son Apologie devant ses juges, qui est une bonne causerie et un fort mauvais discours. […] La forme directe du discours, ou même la forme parabolique de l’Évangile, forme indirecte, mais qui a l’avantage de ne jamais blesser le disciple et de lui laisser se faire sa part à lui-même, sont mille fois supérieures en lumière, en brièveté et en persuasion. […] « Pour moi, la destinée m’appelle aujourd’hui, comme dirait un poète tragique, et il il est temps que j’aille au bain, car il me semble qu’il est mieux de ne boire le poison qu’après m’être baigné et d’épargner aux femmes la peine de laver un cadavre. » Puis, souriant : « Je ne saurais pourtant persuader à Criton que je suis bien le Socrate qui s’entretient ainsi avec vous, et qui ordonne avec sang-froid toutes les parties de son discours ; il s’imagine toujours que je suis déjà celui qu’il va voir mort tout à l’heure, et il me demande comment il doit m’ensevelir. « Et tout ce long discours que je viens de faire devant vous, pour vous prouver que, dès que j’aurai avalé le poison, je ne demeurerai plus avec vous, mais que je vous quitterai pour aller jouir des félicités ineffables, il me paraît que tout cela a été dit en pure perte pour lui, comme si j’avais voulu seulement par là le consoler et me consoler moi-même.
« Il est facile de comprendre qu’à un semblable discours, prononcé avec cette grâce, cet air de majesté jointe à la plus pénétrante douceur, et cette amabilité qui étaient particulières à Pie VI, les expressions me manquèrent absolument pour lui répondre. […] Il se transporta donc chez le cardinal Braschi, et, dans un discours étudié, il lui rappela d’abord l’excessive longueur du conclave, aussi scandaleuse pour les fidèles que pénible à l’Église ; les inutiles épreuves tentées pour l’élection des cardinaux des deux partis ; l’urgence de terminer enfin et d’accorder à l’Église un chef alors si nécessaire. […] Ils n’eurent donc pas besoin, pour admettre Chiaramonti, de l’argument dont leur chef se servit néanmoins, afin d’appuyer son discours auprès de chacun d’eux. […] On prit pour une tentative ce qui ne fut autre chose qu’un discours au sujet des difficultés s’opposant au pape désigné, et l’on fit ressortir ces difficultés avec une certaine énergie.