Ses discours et l’influence qu’il prend le font traiter de « venin » dans un rapport policier adressé au gouvernement fédéral. […] Le 29 novembre de cette année, il prononce un discours au banquet donné à l’occasion du dix-septième anniversaire de l’insurrection polonaise. Dans ce discours il affirme que la réconciliation entre Polonais et Russes peut s’opérer sur le terrain d’une action révolutionnaire commune contre l’autocrate — ce qui lui vaut une expulsion immédiate. […] Mais la clarté et la rapidité du discours n’exigent-elles pas qu’on emploie ces vocables pour énoncer bravement des mouvements d’idées ? […] Il m’a plus appris cet homme que Platon, ses discours suaves et ses exquis traités. » Voici maintenait des affirmations qui témoignent d’une belle santé d’âme et dont je voudrais voir certains se pénétrer : « S’assurer d’un but, tel est le problème.
On a imprimé plusieurs des discours d’ouverture prononcés par lui, et dans lesquels, pour le tour des idées et la forme de l’érudition, il semblait d’abord marcher sur la trace de cet autre agréable maître M. […] Voir ce qui est dit dans la Satyre même, ou du moins dans le Discours de l’imprimeur, contre les gens du lendemain : « J’en vois d’autres qui n’ont bougé de leurs maisons et de leurs aises, à déchirer le nom du roy et des princes du sang de France tant qu’ils ont pu, et qui, ne pouvant plus résister à la nécessité qui les pressoit, pour avoir eu deux ou trois jours devant la réduction de leur ville quelque bon soupir et sentiment de mieux faire, sont aujourd’hui néanmoins ceux qui parlent plus haut, etc., etc. » 236.
Nous pouvons, par abstraction, distinguer entre les mots et la pensée, comme faisaient les Grecs quand ils parlaient du discours (logos) intérieur et du discours extérieur, mais nous ne pouvons jamais séparer l’un de l’autre sans les détruire tous les deux.