C’est la mentalité de l’ignorant du moyen âge qui regardait tout savant comme sorcier digne d’être brûlé ! […] Je soumets l’idée, qui me paraît digne d’être creusée, à l’intelligente Direction des Marges. […] Francis de Croisset Il n’est pas un écrivain, digne de ce nom, qui ne déplore que soient délaissées les nobles et belles « humanités », sans lesquelles il n’est pas de véritable culture française. […] Toute une année, j’ai entendu l’un d’eux donner ainsi le signal de la fin du cours : « Rangez vos affaires. » Un autre de ces dignes agrégés allait même jusqu’à user familièrement de cette locution bouffonne : « Dans le but de ».
Plus tard, il revint aux exemples de haute poésie donnés par Ronsard, et bien lui en prit : car c’est dans la haute poésie seulement que Bertaut a laissé des vers dignes d’être épargnés par Malherbe, dans le temps même qu’il biffait Ronsard et Desportes. […] Il a été plus sage qu’inventeur et même après ces perfectionnements, qui l’ont rendu digne d’une mention dans l’Art poétique, trop de choses restent à faire pour qu’on accorde plus que de l’estime à ce qu’il a fait. […] Les plans de campagne se faisaient dans cette petite chambre à six ou sept chaises dont parlent les biographes, où Malherbe s’entretenait tous les soirs avec ses jeunes amis, Maynard entre autres et Racan, qui devaient laisser quelques vers dignes du maître. […] Les perfectionnements qu’il introduisit dans l’art d’écrire en vers, et dont son exemple fit des lois, ne sont pas moins dignes d’admiration par l’esprit qui les lui suggéra.
De grands talens, & l’abus de ces talens porté aux derniers exès : des traits dignes d’admiration, une licence monstrueuse : des lumieres capables d’honorer son Siecle, des travers qui en sont la honte : des sentimens qui ennoblissent l’humanité, des foiblesses qui la degradent : tous les charmes de l’esprit, & toutes les petitesses des passions : l’imagination la plus brillante, le langage le plus cynique & le plus révoltant : de la philosophie, & de l’absurdité : la variété de l’érudition, & les bévues de l’ignorance : une poésie riche, & des plagiats manifestes : de beaux Ouvrages, & des Productions odieuses : de la hardiesse, & une basse adulation : des leçons de vertu, & l’apologie du vice : des anathêmes contre l’envie, & l’envie avec tous ses accès : des protestations de zele pour la vérité, & tous les artifices de la mauvaise foi : l’enthousiasme de la tolérance, & les emportemens de la persécution : des hommages à la Religion, & des blasphêmes : des marques publiques de repentir, & une mort scandaleuse ; telles sont les étonnantes contrariétés, qui, dans un Siecle moins conséquent que le nôtre, décideront du rang que cet Homme unique doit occuper dans l’ordre des talens & dans celui de la Société. […] On convient sans doute que l'Auteur de Mérope, d'Alzire, de Mahomet, est digne du premier rang, après ces deux Peres de la Tragédie ; on sait qu'il s'est fait un genre qui paroît lui être propre : mais les Esprits judicieux & éclairés savent en même temps qu'il ne doit ce genre qu'aux Tragiques qui l'avoient précédé, sans en excepter l'Auteur d'Atrée & de Rhadamiste, qu'on peut lui opposer comme un Rival redoutable. […] Les ressorts de ses Pieces sont communément foibles, mesquin, & peu dignes de Melpomene : des Lettres sans adresse, des Quiproquo, des Enfans inconnus, des Reconnoissances, des Oracles, des Prodiges ; tels sont les agens perpétuels de sa Muse, toujours timide, embrouillée, chancelante, pour peu qu'elle soit abandonnée à elle-même. […] La seconde n’est pas digne du même honneur ; avec un génie aussi romanesque, elle est très-éloignée d’avoir autant de graces.