Pendant trente ans Vigny fut le garde-malade patient et assidu de sa femme, massive, paralytique, demi-aveugle et qui, nous dit M. de Ratisbonne, « née en Angleterre, avait oublié l’anglais et n’avait jamais réussi à apprendre le français, ce qui rendait la conversation assez difficile » ; ne la quittant jamais, s’interdisant pour elle toute distraction, tout voyage, presque toute absence. Il fit tout son devoir, — précisément parce que c’était très difficile. […] J’ai peur que la forme et la mesure de l’intervention de l’État ne soient assez difficiles à fixer dans de telles conditions.
Il n’en faudrait même pas parler si, dans cet art si difficile de la tragédie, il n’y avait quelque gloire, non seulement à écrire une belle scène, mais à relever par de beaux vers une scène médiocre. […] Pour l’unité d’intérêt, il y est moins fidèle : c’est le plus difficile de l’art, et l’habileté n’y peut suppléer le génie. […] Que Gengis-kan redevienne un moment Témugin, que Mahomet arrête sa course victorieuse pour parler d’amour à une esclave, soit : nous avons passé à Racine Mithridate amoureux ; ne soyons pas plus difficiles pour Voltaire.
Il était difficile, en effet, d’oublier, après l’avoir vu, ce visage ovale et blanc comme une perle parfaite, cette pâle fraîcheur, cette bouche enfantine et pieuse, ces sourcils fins et légers comme des touches d’ombres sur une transparence. […] Qu’il était difficile de toucher, sans le froisser, à ce fin linceul ! […] Tout cet acte, si scabreux et si difficile, est mené avec l’adresse la plus souple et la plus brillante.