Sa simplicité lui donne un sens très précis, et cette précision même, qui en fait l’accord obligé de toute cadence finale, devient un obstacle à son emploi. […] Au dix-neuvième siècle, la liberté sera donc devenue complète. […] Notre revue s’adressera à tous ceux qui, épris de l’art et débarrassés des grossiers préjugés traditionnels, doivent devenir des Wagnéristes. […] Il est important de noter quelle place centrale tient le wagnérisme dans la naissance du symbolisme, et comment cette revue, à l’origine consacrée à un compositeur allemand, devient le lieu privilégié de l’expression d’un mouvement littéraire typiquement français. […] Ce premier moment passé, la revue s’adressera à un public débarrassé des préjugés antiwagnériens, à ceux qui « doivent devenir des wagnéristes », c’est-à-dire qui souhaitent créer selon les préceptes esthétiques de Wagner.
La cause Wagnérienne triomphe en France comme partout : ce qui eût été imprudent au moment de la lutte devient nécessaire au moment de la victoire ; il importe aujourd’hui qu’une Revue « Wagnérienne » entre directement dans l’actualité de chaque jour pour y prendre la ferme attitude qui convient à son titre. […] Si Wagner avait voulu exposer la théorie du monde de Schopenhauer, il aurait fallu qu’il fit ressortir avec évidence l’opposition entra la Volonté et la Représentation, et ensuite qu’il montrât la Volonté devenue consciente d’elle-même, répudiant la Représentation et entrant, par la Résignation, dans l’état de Sainteté. […] Stuart Merrill, nous envoie la liste wagnérienne suivante, d’où il ressort que le wagnérisme devient assez en honneur là-bas. […] Il assiste au Ring munichois de 1879 puis part à Bayreuth et devient un proche du compositeur. Il décide de devenir un « peintre wagnérien » et il réalise deux portraits du compositeur en 1883.
Non seulement, au point de vue littéraire, la Valkyrie apparaît absolument une autre chose que La Walküre ; mais, au point de vue purement musical, — outre les changements de notes — que sont devenus ces chocs superbes de syllabes qui ne faisaient qu’un avec la musique ? […] De plus, s’il est désormais inutile de défendre Wagner contre ses ennemis, il devient de plus en plus nécessaire de le défendre contre certains de ses admirateurs. […] Dans le drame, c’est la perception qui doit nous conduire à la science » ; et autre part : « Dans le drame, dit-il, nous devons devenir sachants par le sentiment. […] La révélation matérielle, visible, acquiert le maximum de localisation objective et de vie, de présence extérieure ; d’autre part, la révélation intrasensorielle et subjective devient complètement intérieure. Et tandis que l’action dramatique, dans sa portée psychologique, c’est-à-dire par la sonorité expressive du mot et du motif, semble nous pénétrer et se perdre en nous, notre moi, par réaction fatale, se prend à vivre, à son insu, la vie du drame et à évoluer, dans sa compréhension subjuguée, selon le devenir déterminé de l’œuvre.