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1901. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Il vous montre l’orage d’un mot : « Les éclairs s’entortillent aux rochers. » Il remarque, avant le lever de la lune, « son aube qui s’épanouit par degrés devant elle ». […] C’est ainsi qu’on attribue à l’organisme exceptionnel de Flaubert, aux circonstances particulières de sa vie provinciale, à la disproportion constitutive de sa nature et de ses idées et même à la maladie physique dont il a souffert, une irritation d’âme, une constatation de notre néant, un découragement de l’effort et un sens de l’inutilité de tout, qu’on trouve à un degré plus décisif et en quantité plus intense chez l’auteur du Génie du Christianisme, lequel ne fut pas épileptique, n’a pas habité Rouen et n’a jamais subi les ravages de l’amour pur et du lyrisme hugolâtre. […] Il attirait et il foudroyait comme la tempête. « Il y a, disait-il, dans le succès de l’amour un degré de félicité qui me fait désirer la mort. » Sa nature extrême dut être à l’aise avec madame de Beaumont.

1902. (1908) Après le naturalisme

L’esprit, nous l’avons déjà dit, émane de la vie élémentaire du plastide, lequel ne renferme aucun degré d’intellectualité au sens où, nous trompant sur la vertu de notre entendement, nous le proclamons compréhension, intégration de l’infini.

1903. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Comme Shakspeare, ce qu’il étale sur la scène ce sont les entraînements et les fureurs humaines, un frère qui viole la femme de son frère, un mari qui se parjure pour sa femme, Polydore, Chamont, Jaffier, des âmes violentes et faibles que l’occasion transporte, que la tentation renverse, chez qui le transport ou le crime, comme un venin versé dans une veine, monte par degrés, empoisonne tout l’homme, gagne par contagion ceux qu’il touche, et les tord et les abat ensemble dans le délire des convulsions.

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