C’est en retraçant les habitudes et les actions de ses personnages qu’il nous donne ordinairement la mesure des sentiments et des désirs qui les animent. […] Les sentiments qui nous attachent au foyer domestique et qui en éloignent le plus sûrement les inquiétudes et les désirs, sources ordinaires des révolutions, règnent encore généralement sous l’humble toit du paysan russe, le sentiment religieux surtout : pour en demeurer convaincu, il faut suivre attentivement les discours de Kaciane : on entendra sortir de la bouche d’un pauvre serf des paroles qui accusent une inspiration puissante et dont la forme a quelque chose de biblique. […] Deux valets de chambre, dont les gants étaient d’une blancheur irréprochable, nous servaient en silence, mais avec une adresse et une prévenance extrêmes ; ils devinaient nos moindres désirs. […] Conformément à son désir, je vous envoie les cahiers et les livres que vous trouverez ci-joints.
Je conçois très bien ce désir de la nouveauté et cette espérance de l’avoir trouvée. […] Avec ces dispositions natives, renforcées du désir de faire parler de soi quand même, il fit de la sélection à rebours. […] Aussi est-ce une bonhomie presque niaise, de la part de nos critiques et du public, de prêter à messieurs les auteurs des convictions, des doctrines, lorsque leur seul but, leur seul désir est de gagner le plus d’argent possible. […] Le désir de satisfaire nos besoins, nos instincts, l’emporte généralement sur toute autre considération.
« George Sand, ce talent ni vigoureux, si franc, qui s’est révélé tout entier si vite, et si vite emparé des honneurs d’une position suprême et incontestée ; George Sand, cette parole retentissante et presque souveraine, cette âme enthousiaste et dévouée, mais inconstante, est un auxiliaire que les camps les plus hostiles se disputent, une force dont chacun voudrait faire croire qu’il dispose à son tour… Âme douée d’une sensibilité qu’on peut appeler terrible ; d’une puissance de désir, d’un besoin d’émotions et d’enthousiasme qu’on peut appeler plus terrible encore. […] Buloz, me dire que mon opinion sur lui était fausse ; qu’il arrivait avec le plus profond désir d’être l’homme de la jeune littérature qui avait fait sa fortune, et que la preuve en était que le premier acte de son administration serait la reprise de Christine. […] Nulle part on ne sent l’étude de la nature, nulle part le désir d’appliquer exactement le mot sur la chose ; les descriptions sont vagues, sans intérêt, et n’évoquent pas les objets qu’elles devraient représenter ; le style passe de l’afféterie la plus maniérée à la boursouflure la plus asiatique, et rien n’est plus désagréable que ce mélange du mignard avec le gigantesque : les comparaisons ne se rapportent pas aux choses qu’elles expriment, et détruisent l’effet des vers qui les précèdent. » Je m’arrête, mon ami, je n’ai pas assez d’haleine pour vous dire quatre pages de critique, et surtout lorsque cette critique frappe un de mes meilleurs amis. […] C’est un assez beau sacrifice, on en conviendra, fait au désir de fournir mon contingent à la littérature dramatique de l’époque.