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165. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — II »

Taine, le pasteur Roger Holard prononçant l’éloge du défunt, a déclaré que ce n’était pas seulement pour se conformer au désir de Mme Taine et de ses enfants qu’un service funèbre était célébré, mais pour obéir à la volonté de M.  […] Je ne veux pas être une pensée mutilée, fragmentaire, dans l’universelle raison, un être isolé dans la communauté des hommes : j’entends servir la société et non point par goût des louanges, ni par désir d’être aimé, ni par sympathie pour mes contemporains, mais parce que le monde est un et que je veux me conformer à ses lois, qui sont d’ailleurs harmonieuses avec ma raison.‌

166. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre premier. De la louange et de l’amour de la gloire. »

Ne l’attendez pas d’un peuple pauvre, je ne dis pas celui qui, resté près de la nature et de l’égalité, borne ses désirs, vit de peu, et met les vertus à la place des richesses, mais celui qui, environné de grandes richesses qu’il ne partage pas, se trouve entre le spectacle du faste et la misère, et voit l’extrême pauvreté sortir de l’extrême opulence ; ce peuple occupé et avili par ses besoins, ne peut avoir l’idée d’un besoin plus noble. […] Le désir de la renommée se mêlant au devoir, les enchaîne à la vertu.

167. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Il a le désir d’être sans héritiers ; et de là vient qu’il veut étendre sa doctrine jusqu’aux dernières limites du possible. […] Son désir de vengeance tantôt l’agitait et tantôt, dès qu’une occasion semblait s’offrir, faiblissait en lui. […] Non, c’est pure curiosité, ou peut-être encore désir de m’instruire. […] Mais avec tout cela on s’aperçoit bientôt qu’il est surtout un fantaisiste, que le désir d’étonner ses compatriotes se joint chez lui au désir de les instruire, et que, pour nombreux que soient les objets de sa curiosité, il n’y en a pas un qu’il épuise à fond. […] Cet amour de la vérité, ce désir effréné de la vérité absolue, est non seulement puéril, mais irrévérencieux.

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