Vaincre son amour eût été un défaut capital dans l’art tragique, qui consiste principalement dans les combats du cœur ». […] Corneille a tant de beautés, qu’elles demandent grace pour ses défauts, qui sont un stile bas, des intrigues froides, des amours déplacés & fades, des raisonnemens alambiqués.
Pour être rempli d’une manière satisfaisante, il ne falloit rien moins qu’un homme qui eût toujours vécu dans les meilleures compagnies, qui possédât parfaitement sa langue, qui la parlât sans laisser entrevoir le moindre défaut d’organe, de pays, d’ignorance & de mauvaise éducation. […] Il est vrai que de toutes les langues connues, c’est celle où ce défaut est le plus considérable.
Cet ouvrage est parvenu jusqu’à nous, et il a, en grande partie, les défauts de ce temps-là ; mais l’évêque qui osa reprocher au maître du monde le meurtre de Thessalonique, et commanda à son empereur d’expier devant les hommes et devant Dieu un crime que des courtisans féroces avaient conseillé et que des courtisans lâches n’avaient pas manqué d’applaudir, mérite bien grâce pour les défauts de goût, et pour quelques phrases peut-être ou faibles ou barbares.