On ne sait rien d’ailleurs de précis ; il parlait peu de son passé et de ses aventures de jeunesse, ou du moins il n’en parlait qu’en courant, entre la coupe et les lèvres ; il en disait quelquefois : « J’écrirai tout cela un jour, quand je serai vieux ; » mais ce souvenir, chez lui, n’était qu’un éclair ; et l’abondance de la vie présente, le jet de chaque moment, recouvrait tout20.
On sut d’ailleurs un gré médiocre à Mme de Krüdner, dans le monde allemand poétique, d’avoir déserté sa langue pour la nôtre, et Goëthe a lui-même exprimé quelque part le regret qu’une femme de ce talent eût passé à la France.
Et d’ailleurs on demanderait en vain au pouvoir monarchique d’accomplir ces changements, où souvent tout périt, et le roi avant tout le monde.