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676. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Molière écoute ; il se prépare à faire rire « des commodités de la conversation » et du « conseiller des grâces » ; et Boileau, son auxiliaire dans sa campagne en faveur du naturel, va bientôt poursuivre aussi de sa rude critique ce qu’il nommera « le galimatias double » : incompréhensible pour l’auteur et pour l’auditeur. […] Mais appeler quelqu’un poète de salon, c’est un éloge qui ressemble fort à une critique. […] Voltaire s’emporte contre un critique anglais qui a osé blâmer les paroles d’Arcas à Agamemnon, au début d’Iphigénie : Avez-vous dans les airs entendu quelque bruit ? […] Et, comme le critique professe une préférence nationale pour la sentinelle qui répond dans Hamlet : ― Je n’ai pas entendu trotter une souris. […] Puis les cafés deviennent des lieux de discussion, rendez-vous d’oisifs, de littérateurs, de critiques, de nouvellistes.

677. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

Pour sa part, il continuait de rester fermement attaché aux principes de la critique rationaliste et d’avoir la même foi inébranlable dans l’avenir de la science ; aux autres, il recommandait une philosophie de doute universel, d’indifférence sceptique, d’insouciance. De la philosophie, la contagion s’étendait à toute la littérature, roman, poésie, théâtre, et aux genres mêmes dont la définition répugne le plus au dilettantisme, tels que la critique. Il n’était plus question pour le Critique ni de juger ni de classer, mais de raconter les aventures de sa sensibilité à travers les livres. […] Avec plus de fougue que de mesure, avec plus d’enthousiasme que de sens critique, l’auteur du Sang des races, glorifiait le culte de la Tradition, de la terre et des morts, l’Âme, la Race, l’Épée. […] On a dit à tort que nous manquions de critiques, non, nous manquons davantage d’œuvres vivantes.

678. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

Cette assertion, tant de fois renouvelée et modifiée, est la première que Cassagnac passe au fil de l’épée d’une critique qui brille à force de couper. […] Après de longues années de grandes phrases et de pretintailles philosophiques, un esprit perçant, avisé, calmé par la critique et la science, conclut comme eux. […] Les marges de l’Histoire des Causes sont chargées de citations que la Critique peut contrôler. […] Désormais, je ne crains point de l’affirmer, tout écrivain qui se respecte — quelles que soient ses opinions, d’ailleurs, et l’idée fixe de son point de vue, — sera obligé de compter avec la vaste critique de son livre. […] je ne veux point parler de l’Histoire des Causes en critique littéraire.

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