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2765. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

C’est promettre d’éveiller et d’exercer le sens critique, l’habitude de la discussion, l’esprit de recherche sans limite et sans réserve ; c’est déclarer que, quelle que soit la vérité, on l’acceptera le jour où la science la fera éclater, dût-elle renverser toutes les théories reçues. […] Quelques-uns lui adressent pourtant cette critique : « Qui profitera de ces secours ou de ces retraites ?

2766. (1898) La cité antique

Sur la manière dont cette ville fut fondée, l’antiquité abonde en renseignements ; on en trouve dans Denys d’Halicarnasse, qui les puisait chez des auteurs plus anciens que lui ; on en trouve dans Plutarque, dans les Fastes d’Ovide, dans Tacite, dans Caton l’Ancien, qui avait compulsé les vieilles annales, et dans deux autres écrivains qui doivent surtout nous inspirer une grande confiance, le savant Varron et le savant Verrius Flaccus que Festus nous a en partie conservé, tous les deux fort instruits des antiquités romaines, amis de la vérité, nullement crédules, et connaissant assez bien les règles de la critique historique. […] L’âge de la critique historique commença. Or, il est bien digne de remarque que cette critique, qui remontait aux sources et étudiait les annales, n’y ait rien trouvé qui lui ait donné le droit de rejeter l’ensemblehistorique que les Hérodote et les Tite-Live avaient construit.

2767. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Le plus souvent du reste, on le sent, toute sa méthode est polémique et critique et ne vise qu’à confondre des ennemis intellectuels et à emporter sur eux des triomphes d’esprit. […] Ce qui peut dans les temps modernes [ceci est un peu exagéré] donner l’idée la plus exacte de l’esprit religieux de la démocratie athénienne, c’est peut-être Paris au temps de la Ligue. » Songez à cette fureur de consulter les oracles, à cette mantéomanie, si gaiement raillée par Aristophane (personnages pliant sous le faix des oracles amoncelés, comme Dandin sous le poids des sacs à procès), songez encore à cette terrible loi d’asébeia (impiété) qui paraît n’avoir frappé à mort que Socrate et un ou deux autres, mais qui a contraint à fuir et à s’exiler pour ne pas périr Anaxagoras, malgré l’amitié et l’appui de Périclès, et Diagoras et Protagoras, et bien d’autres, dont vous trouverez la liste dans la Critique des idées religieuses en Grèce, de M. 

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