Mais elle manque l’instant propice ; le démon redevient plus démon que jamais, et c’est elle-même qui tombe, qui est entraînée par le ravisseur au fond de l’abîme, non repentante malgré tout, je le crains, et heureuse jusque dans sa faute de se perdre à jamais avec lui. […] Je rappelle, pour ceux qui le savent moins, ce que, tous, nous savions par cœur autrefois : Ainsi dans les forêts de la Louisiane, Bercé sous les bambous et la longue liane, Ayant rompu l’œuf d’or par le soleil mûri, Sort de son nid de fleurs l’éclatant colibri ; Une verte émeraude a couronné sa tête, Des ailes sur son dos la pourpre est déjà prête, La cuirasse d’azur garnit son jeune cœur ; Pour les luttes de l’air l’oiseau part en vainqueur… Il promène en des lieux voisins de la lumière Ses plumes de corail qui craignent la poussière ; Sous son abri sauvage étonnant le ramier, Le hardi voyageur visite le palmier. […] J’ai vu l’amour s’éteindre et l’amitié tarir, Les vierges se voilaient et craignaient de mourir. […] Molé s’excusant d’être un peu long : « Mais j’oublie trop, je le crains, la fatigue de cette assemblée. » L’assemblée avait témoigné, à n’en pouvoir douter, combien elle donnait son assentiment à cette parole, qui, dans tout autre cas, eût passé inaperçue et n’eût semblé qu’une politesse oratoire. […] D’après cette persuasion, j’ai cru pouvoir vous confier ma peine : peut-être vous touchera-t-elle, et je craindrais de vous offenser en en doutant.
Il craignait beaucoup Paris, cette Athènes de l’Europe, dangereuse, disait-il, pour un Scythe comme lui. « Que diraient-ils de cela à Paris ? […] Il craignait en ce moment d’être assassiné par les nombreux ennemis que lui suscitaient ses invectives mordantes contre les adversaires des Bourbons. […] On ne craignait pas l’ascendant de Cagliari sur le monde ; on admirait l’esprit de son représentant. […] Ce plan, il se garda bien de l’avouer à personne, de peur qu’on ne soufflât sur sa chimère : les aventureux craignent les conseils. […] Le peu de biens, dans la Savoie, dont il avait craint un moment d’être dépouillé en qualité d’émigré lui avait été rendu ; le modeste emploi de sénateur au tribunal de Chambéry, emploi aussi peu rétribué que peu imposant, n’étaient pas de grands sacrifices comparés au rang d’ambassadeur à une des premières cours de l’Europe, aux titres, aux dignités éminentes, aux décorations, au traitement dont il était honoré par le trésor si pauvre de Sardaigne, et enfin aux faveurs très utiles dont il jouissait, lui, son frère et son fils, par l’amitié de l’empereur de Russie.
Je ne crains pas de l’avouer aujourd’hui. […] Il craint un procès d’adultère et se croit ruiné s’il l’affronte ; il ne tarde pas à se glacer et revient encore à Turin, où il reste deux ans ; il devient le chevalier servant d’une dame qu’il n’estime pas et qu’il n’aime guère, puis il la quitte et se fait lier par son valet de chambre sur sa chaise pour s’empêcher d’aller la revoir ! […] “On craignait apparemment une émeute du peuple”, dit le journaliste. […] Le plus pressé pour elle était de quitter Florence, où elle pouvait craindre tous les jours quelque tentative désespérée du comte. […] On craignait en un mot que le partisan de 1745 ne retrouvât sa vigueur juvénile pour cette expédition d’un nouveau genre ; il fallait donc être en mesure d’empêcher un coup de main.