Mérillon, avocat général à la Cour d’appel de Paris, les éléments de l’aperçu qui va suivre sur la lente genèse de l’idée de justice appliquée aux relations inter-sociales61 ; ce discours a le mérite d’être un excellent résumé de la question et je n’y ajouterai que quelques détails complémentaires. […] L’« Union interparlementaire » se constitua en 1888 en vue de parvenir à la constitution de cette cour permanente d’arbitrage. « Que ne pourront pas, a dit M. […] La cour suprême qui s’occuperait en temps ordinaire des affaires courantes de droit international, jugerait également « les difficultés de frontières, les graves questions de droit public, et même les affaires d’honneur que les nations seraient bientôt amenés à lui soumettre par une irrésistible progression. » Comme conséquence de ce vœu, la Chambre des Représentants de Belgique vient d’adopter à l’unanimité un ordre du jour « affirmant le désir de voir confier à l’arbitrage la solution des conflits internationaux et organiser à cet effet une juridiction permanente » ; et le Sénat belge vient également de voter une motion affirmant son espoir dans la contribution du gouvernement à la formation d’une cour internationale. […] Il me semble toutefois que le vœu de constitution d’une cour d’arbitrage, telle qu’il est généralement présenté, n’apparaît point avec toute la force qu’il devrait présenter.
Je viens de compter quelques-unes des dates politiques et des événements, de cour qui font qu’à vue d’œil un salon de 1710 n’est pas un salon de 1730, ni celui-ci un salon de 1760, ni aucun de ceux-là un salon de 1780 : mais combien d’autres révolutions qui influent sur la nature des femmes, qui l’agitent et la renouvellent ! […] Mais toutes ces divisions sont elles-mêmes incomplètes ; car il y a, à chaque moment, les différentes classes distinctes ou séparées, la Cour, la Noblesse, la Ville, et celle-ci partagée en haute finance, bourgeoisie moyenne et petite bourgeoisie, et ce qui est vrai de l’une de ces sociétés, ne l’est pas de l’autre. […] Elle fut fort avant dans les intrigues de Cour ; nommée dame du palais de la reine quelques années après le mariage du roi, on la voit, dans les Mémoires de M. de Luynes, de tous les soupers, des chasses, des voyages à Choisy, à la Muette, avec les trois sœurs favorites (de Nesle). […] Lorsque les deux dernières sœurs reparurent à la Cour après la grande maladie du roi, Mme de Boufflers fut, avec Mme de Modène, la première personne que Mme de Châteauroux informa de son rappel par un courrier exprès. […] J’explique la chose, je la commente ; mais le simple mot, répondu sec et net devant une Cour maligne qui aurait joui d’un léger embarras et d’une réplique indécise, était heureux et parfait.
Il continue : « J’ai été élevé à la Cour d’Auguste, et j’ai passé ma première jeunesse à Varsovie. […] Ce qui y donne quelque prix, c’est la description de la Cour de son père Auguste et le portrait peu flatté des ministres, mais surtout la digression sur la tragique aventure de Kœnigsmark, son oncle, le frère de sa mère. […] Un petit-maître français quitta le service en 1746, disant pour raison qu’il ne voulait plus d’un métier où celui qui y excellait était celui de la Cour qui avait le moins d’esprit. […] On m’y a fait courir le cerf tout en arrivant… J’ai trouvé une merveilleuse émulation parmi les femmes de la Cour ; il y a des nuées de tracasseries ; jamais la Cour n’a été si brillante et si nombreuse. […] Maurice sait parfaitement, d’ailleurs, comment il faut être pour réussir en Cour de France, et il ne manque pas d’en avertir le roi son frère (29 décembre 1757) : « Le Cardinal (de Fleury) a extrêmement caressé M.