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1179. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

D’une vivacité excessive de corps, et souvent agité par les fantaisies d’une imagination plus mobile que productive, on pouvait redouter chez lui le premier effet des passions. […] Et enfin dans quel but cet artiste et ses nombreux élèves ont-ils cherché à établir un corps de doctrine pour fonder une école ? […] L’année précédente, Paris avait été témoin d’une grande cérémonie qui était aussi un grand événement : la translation du corps de Voltaire au Panthéon. […] Le Corps législatif lui donna dans les galeries du Muséum une fête et un immense banquet, auxquels assistèrent les membres du Directoire, les ministres, le corps diplomatique et les chefs des grandes administrations. […] Et cet autre camée que vous connaissez bien aussi, où l’on voit Achille pleurant sur le corps de Penthésilée, que ce héros vient de tuer dans un combat ?

1180. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Ainsi, divisant les matières avec soin pour ne pas les traiter vaguement, je m’efforcerai à les réduire en un corps de doctrine, en théorie complète de littérature, dont les principes auront une pleine évidence. […] Qu’est-ce qui forme en Démosthène, et chez les autres fameux orateurs, le corps même de leurs discours ? […] La lecture est pour l’esprit ce que la gymnastique est pour le corps qu’elle exerce et fortifie. […] Pareillement, dans la littérature, l’assemblage des éléments qui forment le corps des ouvrages, n’en est que l’appareil mécanique ; et, sans le génie qui les anime, on n’en voit, pour ainsi dire, que le cadavre. […] Ils paraissent comme des Athlètes dans une lice, où, dépouillés de tout vêtement, leur lutte mutuelle dessine fortement aux yeux les contours, la vigueur, et la légèreté de leur corps.

1181. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Naudé s’acquitta de son office avec splendeur ; il prit comme corps de sujet, indépendamment des neuf petits panégyriques, l’antiquité de l’École de médecine de Paris. […] « Sénèque m’a plus servi qu’Aristote ; Plutarque que Platon ; Juvénal et Horace qu’Homère et Virgile ; Montaigne et Charron que tous les précédents… Le pédantisme a bien pu gagner quelque chose, pendant sept ou huit ans que j’ai demeuré dans les colléges, sur mon corps et façons de faire extérieures, mais je me puis vanter assurément qu’il n’a rien empiété sur mon esprit. […] Gassendi est si délicat qu’il n’en oseroit boire, et s’imagine que son corps brûleroit s’il en avoit bu. […] Il étoit de taille élevée, de corps allègre et dispos. » (Voir l’Éloge latin de Naudé, par Pierre Hallé.)

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