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426. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Nous touchons là, dans ce caractère essentiellement moral, à quelqu’une des difficultés secrètes qui sont le scrupule des consciences délicates et qu’on ne peut que sonder discrètement. […] Jouissance intime et sobre, non exempte de privation, d’autant plus voisine de la conscience, et qui fuit les orgueilleux vulgaires ! […] la question d’athéisme est venue là très à propos (Deus ex machina) pour tout déranger, pour mettre à la gêne — ou à l’aise — les consciences. […] il n’y a rien de plus respectable que la conscience. […] Et le tout est relevé d’une grandeur d’âme qui n’accorde rien à l’ostentation, mais qui rapporte tout à la conscience ; qui cherche la récompense du bien, non pas dans le bruit public, mais dans le sentiment du bien même… » Bel éloge, en effet, qu’il faut lire surtout dans ce charmant latin de Pline, et qui s’applique si parfaitement à M. 

427. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

Je ferai en sorte, Dieu aidant, que l’Église sera aussi bien qu’elle était il y a cent ans ; j’espère en décharger ma conscience, et vous donner contentement. […] Il m’a été comme ma conscience, et m’a dicté à l’oreille beaucoup de bonnes honnêtetés, et maximes excellentes pour ma conduite et pour le gouvernement des affaires. […] L’auteur ou les auteurs de cette notice, au moment de la terminer, ayant conscience d’être allés trop loin, ne peuvent s’empêcher de dire : « En admettant même que nous eussions un peu trop ombré le tableau, notre portrait ne serait-il pas-encore plus fidèle que celui qu’a tracé Scipion Dupleix ?

428. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

C’est un homme d’un mérite réel, instruit, qui a de la conscience, de l’application. […] Jules Lacroix est un poète sérieux et de mérite : je l’estime moins encore pour son Juvénal, traduit en vers, que pour son Œdipe-Roi, traduit, modelé et comme moulé avec conscience, avec talent, y compris les chœurs, et qui, représenté au Théâtre-Français, produit un effet de terreur et de pitié dans tous les rangs du public, et, vers la fin, arrache irrésistiblement des larmes. […] Sans doute, dans sa conscience scrupuleuse, il aura jugé qu’il se devait à un Éloge public du Père Lacordaire, et il se dévoue.

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