Son titre se comprend à peine et il n’est signé d’aucun nom. […] Pour comprendre ces titres-là, chargés, comme d’électricité, de tant de significations secrètes, il faut avoir l’âme au diapason de celle qui écrit les Horizons prochains ! […] Par cela même que ce cœur qui aima ne comprend pas un paradis sans l’éternité de ses affections terrestres, il ne le comprend pas sans mémoire, sans identité personnelle, sans tout ce qui constitue l’âme entière. […] … Elle qui sait aimer Jésus-Christ, ne sera-t-elle pas tentée par ce qui doit ravir les âmes comme la sienne, qui comprend tous les plus violents miracles de l’amour ?
Réellement, c’est à n’y rien comprendre. […] Après les avoir lus, on comprendra mieux Saint-Simon. […] Le ridicule de Saint-Simon, pour nous autres révolutionnaires, ce sont ces questions d’étiquette dont l’esprit moderne ne comprend pas plus le sens que la portée… Et, en effet, l’étiquette comme le blason, ces deux langues mortes, qu’on ne parle plus, n’en furent pas moins deux langues superbes… L’étiquette et le blason, méprisés maintenant par les polissons de notre âge, symbolisaient des choses sur lesquelles a vécu des siècles la plus ancienne des monarchies connues, et Saint-Simon est le dernier historien de cette monarchie, dont son grand esprit pressentait la ruine prochaine, et qu’il défend avec le courage et l’acharnement de l’épouvante, car il savait qu’il ne la sauverait pas ! […] C’est comme un morceau de Michel-Ange qu’on eût retrouvé… On ne comprend pas très bien peut-être le sujet de cette statue, mais ce qui n’est pas une énigme, c’est la beauté même du chef-d’œuvre, la beauté qui se comprend bien toujours.
Comment ne pas comprendre, en effet, que la vie intérieure de l’homme, ce que nous appelons son individualisme, est à la fois base et produit de sa vie extérieure, c’est-à-dire solidaire, et inversement ? […] La même objection que les partisans de l’égotisme étroit et stérile opposent à la solidarité sociale, sert aux défenseurs du nationalisme exclusif et impénétrable, et c’est l’argument vulgaire, vulgairement compris : pour être fort, il faut rester soi. […] Ils n’ont pas compris que cette transformation devait au contraire centupler leur puissance. […] La solidarité nationale, justement comprise, entrave-t-elle l’élan de l’individu moral ? […] 49 Ce que j’ai voulu mettre en lumière, c’est le fait de la montée à travers les consciences, d’un sentiment nouveau, celui de la solidarité humaine, toujours écrasé par l’idée mal comprise de patrie.