Cette audace cynique fut réprimée, & l’on vit paroître la Comédie moyenne, & enfin la Comédie nouvelle, que Menandre inventa & mit en honneur. […] Boivin, le même qui a mis en françois l’Œdipe de Sophocle, la traduction des Oiseaux, autre Comédie d’Aristophane. […] La même Dame à laquelle nous devons la traduction de trois Comédies de Plaute, nous a donné en françois les six Comédies qui nous restent de Térence. […] Affligée du mauvais succès de cet essai, & dégoûtée de son travail, elle jetta au feu ces quatre Comédies, & recommença. […] Cet Auteur ne traduisit que trois Comédies, & Martignac mit en François les trois autres.
La comédie s’accommode mieux de la médiocrité. […] Logiquement l’heure n’était ni à la comédie, ni à la tragédie, mais au drame, celui de la scène comme celui de la rue. […] Un jour que le jeune Guizot était passé par Coppet et qu’il récitait, au salon, de sa belle voix grave, une page de Chateaubriand, Mme de Staël lui prit le bras et lui dit : « Monsieur, il faut rester ici pour jouer la comédie avec nous ! » C’étaient ses comédies de salon, telles qu’elle en composait volontiers (sait-on que le dernier acte de Sapho est une des plus belles choses qu’elle ait écrites ?)
L’art de ces développements délicats n’est guère moins nécessaire à la comédie. […] Nulle autre passion, en effet, ne paraît plus favorable à la comédie. […] Le ridicule est essentiellement l’objet de la comédie. […] Il en est de même de la comédie. Si la comédie de Térence et de Molière enchante, il faut que la comédie en musique me ravisse.