Je cite encore M.
Le troisième discours que nous avons à citer est de Platon ; il est renfermé dans un de ses dialogues, intitulé le Ménexène.
Nous voulons parler de la conjecture, citée comme presque certaine, qui attribue à Thomas Kyd une tragédie écrite, dit-on, six ou sept ans avant celle de Shakespeare, sur le sujet de Hamlet. […] Nous venons de citer Apémantus, égoïste cynique, et Timon, dont la vanité inspire la misanthropie comme elle inspira sa libéralité ; vient ensuite Alcibiade, jeune débauché, qui n’hésite pas à sacrifier sa patrie à ses vengeances particulières. […] Je veux citer un seul exemple de cette différence entre les deux poëtes, mais un exemple bien frappant, car c’est sur la même situation, le même sentiment, presque sur la même image que, dans cette occasion, ils se sont exercés l’un et l’autre. […] Je ne citerai qu’un exemple des effets de ce système ; il suffira pour les faire tous pressentir. […] Ce qu’il y a de bien positif, c’est que cette pièce fut écrite avant 1598, car Meres la cite dans cette même année parmi les œuvres de Shakspeare.