Vous m’entraîneriez trop loin, et sans discuter ni même citer, je répondrai d’un mot : les chefs-d’œuvre classiques. […] Chose étrange, au xixe siècle, il est plus aisé de citer des noms immortels que des œuvres qui ne périront pas, plus aisé de dénombrer les génies que les chefs-d’œuvre. […] De Vigny à Renan, les noms que vous citez remplacent tout commentaire et toute éloquence. […] Parmi les noms que vous citez, Hugo, Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, Zola, Claude Bernard, Auguste Comte. […] Lasserre, pour ne citer que ces deux noms), et tend à dénaturer et à bafouer en bloc, la plus féconde et brillante époque de notre histoire littéraire.
Citons : A la Hâte, Les Veaux et la presque verlainienne pièce de Novembre. […] Je ne parle pas des toiles exposées de d’Espagat (citons pourtant son étude de Petite fille), Lemsohn, Guillotu, Colin, Vuillard, Roussel, Sérusier, Zuloaga, elles n’ajoutent ni ne retirent à ce qu’on a vu d’eux. […] …) et ses lacs entre les forêts de fleurs bleues, sous les cygnes violets, et ses fleurs serpentant parmi les arbres précieux… Citons sa Marche suisse, sa reine des émeraudes qui, avec des étoiles, jonglait, jonglait, jonglait, … jonglait… L’EMPLOYEE, de Charles de Rouvre (Bibliothèque des Modernes). […] Car 1° si ce n’était pas très beau, à les citer je ne prendrais aucun plaisir, donc ne les citerais pas ; — 2° si je pouvais bien expliquer point par point pourquoi cela est très beau, ce ne serait plus de la peinture, mais de la littérature (rien de la distinction des genres), et cela ne serait plus beau du tout ; — 3° que si je ne ’explique point par comparaison— ce qui irait plus vite — c’est que je ne fais point à ceux qui feuillettent ces notes le tort de croire qu’il leur faut prêter courte échelle… — Et plutôt que toute dissertation sur Filiger remirons-nous en l’ivoire des faces et des corps de sa Sainte-Famille, reproduite au Cœur, et dont je n’ai point parlé, car c’eût été très inutile.
Tiraboschi, dans sa savante Histoire de la Littérature italienne, cite le décret du concile de Carthage qui interdit aux évêques la lecture des auteurs antérieurs au christianisme ; il cite également le passage de saint Jérôme où ce Père gourmande amèrement ceux qui, au lieu de lire la Bible et l’Évangile, lisent Virgile. […] Je poursuivais, dans cette note du Siècle, la même pensée ; je citais en entier l’épisode de Francesca, et voici comment j’en parlais : « Quoi de plus incendiaire que ces deux amants seuls avec ce livre complice qui interprète malheureusement leur silence, que cet égarement qui les perd, et enfin que ce supplice changé en félicité amère par le souvenir de leur séparation sur la terre et par le sentiment de leur indivisibilité dans le châtiment ? […] XXV D’autres écrivains de notre âge, parmi lesquels on doit citer M. de Saint-Mauris, qui a consacré dix années d’étude patiente et forte à cette reproduction de la Divine Comédie ; d’autres aussi, qu’on annonce et qu’on nomme déjà avec espérance, ont vulgarisé ou vulgarisent de plus en plus le Dante parmi nous. […] Ozanam cite ici l’interprétation philosophique et symbolique de la Divine Comédie par le fils du Dante lui-même, si peu de temps après la mort de son père, et à un moment où la tragédie paternelle devait retentir encore dans l’oreille du fils.