Ce soir, une lune rose, toute diffuse dans un ciel couleur de brouillard de perle : un ciel d’impressions japonaises. […] Ce soir, comme je parlais au jeune Hugo, avec une grande admiration, des dessins de son grand-père, et comme je lui disais, comme les tons jaunâtres de ses vieilles pierres vermicellées faisaient bien dans le gris de l’encre des ciels, des terrains, des fonds, il m’apprenait que ces tons jaunâtres étaient obtenus avec du café sucré : ces croquis étant faits pour la plupart du temps, à la fin des repas, sur la table à manger. […] C’est en face de la tour Eiffel, du haut en bas du Trocadéro, une multitude noire, s’étageant debout ou assise, et au milieu de laquelle, s’élèvent les enveloppes de toile des magnolias, semblables à des tentes arabes, avec un horizon de lanternes rouges sur un ciel d’un bleu noir, où fulgure, par moments, un jet de lumière électrique, partant de l’établissement des phares. […] Et c’est amusant de l’entendre décrire cette ville, à la mer lilas, au ciel de papier brouillard, cette ville affairée toute la journée, se transformant le soir, en une kermesse, qui dure toute l’année, et où l’or gagné, tout le long du jour, se répand et se déverse, la nuit, dans les readdek opulents. […] Je lui parlais encore des gens, n’ayant pas reçu ce don du ciel, et s’efforçant de chercher dans la peinture, les côtés dramatiques, spirituels, littéraires enfin : tout ce qui n’est pas de la peinture, et qui ne me parle pas, et qui me fait préférer un hareng saur de Rembrandt, au plus émouvant tableau d’histoire, mal peint.
Le ciel, à cause de son perpétuel mouvement, est au-dessus de tout, et la terre sert de marchepied à toutes les créatures, parce qu’elle est immobile. […] Au-dessus du maître de la terre, il y a les rois du ciel. […] quelle consolation pour les affligés, non-seulement de penser, mais de tenir pour certain qu’il y a des dieux qui leur feront justice… En notre pays et par toute l’Allemagne, ceci passe pour constant que qui prend le bien d’autrui par force perd le droit qu’il a sur son propre bien… Pour moi, j’espère tant du ciel que je ne doute point que quelque jour ce proverbe d’Allemagne ne soit ici à Rome une vérité connue par expérience », etc. […] Craignez, Romains, craignez que le ciel quelque jour Ne transporte chez vous les pleurs et la misère ; Et mettant en nos mains par un juste retour Les armes dont se sert sa vengeance sévère, Il ne vous fasse en sa colère Nos esclaves à votre tour.
Cicéron fut jugé digne de la mort ; il la reçut en héros et en philosophe, certain de la vengeance du ciel et de la terre. […] Que le reste, docile troupeau sans courage et sans espoir, s’endorme auprès de ses foyers exécrés ; nous, hommes de cœur, laissons aux femmes les regrets de la patrie et volons au-delà des mers d’Italie… » Suit une description séduisante de cette terre imaginaire où tous les dons de la terre et du ciel les consoleront de l’ingrate patrie. On croit lire les descriptions fabuleuses du Champ d’Asile, sous le ciel d’Amérique, vers lequel les derniers généraux de Bonaparte, en 1816, appelaient leurs soldats laboureurs par toutes les images de la fécondité de la terre et de la sérénité des cieux. […] Le Poussin a merveilleusement compris et rendu ces paysages d’Ustica ; c’est le vrai peintre de la Sabine ; il y passait ses étés pour y retremper ses pinceaux dans les grandes ombres noires, dans le ciel bleu, dans les lacs dormants de ces montagnes classiques.