Ainsi béni du ciel, je fais le tableau de mon bonheur. » Mais c’est dans le chant du Soir d’hiver qu’il achève de se peindre à nous en son cadre favori, aux moments les plus heureux, et dans tout le charme d’un raffinement social innocent et accompli. […] Cowper fait allusion dans les premiers vers à sa grande rechute de mélancolie en 1773, la première qu’il avait eue depuis qu’il demeurait avec Mme Unwin : À Marie La vingtième année est bien près d’être écoulée, depuis que pour la première fois notre ciel s’est obscurci ; ah ! […] [NdA] En lisant ces vers À Marie, qui tournent sensiblement à la litanie pieuse, on ne peut s’empêcher de penser à cette autre Marie par excellence, la Vierge, celle dont il est dit dans la Divine Cornédie de Dante, par la bouche de Béatrix : « Il est au ciel une noble dame qui se plaint si fort de ces obstacles contre lesquels je t’envoie, qu’elle fléchit là-haut le jugement rigoureux. » C’est la confiance en cette Marie toute clémente et si puissante auprès de son fils qui a manqué à Cowper. […] Ces sonnets, qui sont trop flatteurs pour que je les cite, m’en ont rappelé un du poète Keats qui exprime bien le même sentiment d’idéal, de vie intérieure et d’amitié, charme et honneur de la muse anglaise : Sonnet imité de Keats, en s’en revenant un soir de novembre Piquante est la bouffée à travers la nuit claire, Dans les buissons séchés la bise va sifflant ; Les étoiles au ciel font froid en scintillant, Et j’ai, pour arriver, bien du chemin à faire.
Le ciel théologique a disparu, et à sa place s’est montré le ciel scientifique ; les deux n’ont rien de commun. […] Le premier, c’est le progrès continu de la laïcité, c’est-à-dire de l’État neutre entre les religions, tolérant pour tous les cultes et forçant l’Église à lui obéir en ce point capital ; le second, c’est la confirmation incessante que le ciel scientifique reçoit de toutes les découvertes, sans que le ciel théologique obtienne rien qui en étaye la structure chancelante. » « Je me résigne, ajoute-t-il, aux lois inexorables de la nature… La philosophie positive, qui m’a tant secouru depuis trente ans, et qui, me donnant un idéal, la soif du meilleur, la vue de l’histoire et le souci de l’humanité, m’a préservé d’être un simple négateur, m’accompagne fidèlement en ces dernières épreuves.
Presque toujours seule à l’église ou aux champs, elle s’absorbait dans une communication profonde de sa pensée avec les saints dont elle contemplait les images, avec le ciel où on la voyait souvent tenir ses yeux comme cloués. […] Elle écrit aux villes d’ouvrir leurs portes à la Pucelle, sur le ton d’un chef de guerre et d’un envoyé d’en haut ; elle fait des sommations au duc de Bedford, au duc de Bourgogne, « de par le roi du ciel, mon droiturier et souverain Seigneur », comme elle l’appelle. […] Encore une fois, je crois entrevoir là une Jeanne d’Arc primitive, possédée de son démon ou génie (nommez-le comme vous voudrez), mais de son génie accoutré à la mode du temps, la vraie Pucelle en personne, sans rien de fade ni de doucereux, gaie, fière, un peu rude, jurant par son bâton et en usant au besoin, un peu exaltée et enivrée de son rôle, ne doutant de rien, disant : Moi, c’est la voix de Dieu, parlant et écrivant de par le Dieu du ciel aux princes, aux seigneurs, aux bourgeois des villes, aux hérétiques des pays lointains, disposée à trancher dans les questions d’orthodoxie et de chrétienté pour peu qu’on lui laissât le temps d’écouter ses voix. […] Shakespeare fait dire admirablement à son Hamlet : « Il y a plus de choses au ciel et sur la terre qu’il n’en est rêvé dans votre philosophie. » Mais, à lire attentivement les pièces, et même en tenant compte des difficultés constatées par M.