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1041. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Diane, Minerve ou Hercule ne descendront pas du ciel tout exprès pour dénouer la tragédie : une fille dont on égorge la mère, ne s’écriera pas : Frappez, redoublez, s’il est possible. […] C’est là qu’est mon pays, là l’Écosse commence ; Ces nuages errants qui traversent le ciel, Peut-être hier ont vu mon palais paternel13 : voilà, quels que soient le sujet, les formes et les autres détails de l’ouvrage, voilà du classique ; car ce sont là des élans de l’âme encore plus que des images brillantes.

1042. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Un poëte des premières années du xviie  siècle, Desyveteaux115, lequel avait été à la fois témoin du retour du goût qui se marque en Desportes et en Bertaut, et de la réforme opérée par Malherbe, parle ainsi de Desportes, comparé aux poètes de l’école de Ronsard Lorsque du plus haut ciel les Muses descendues N’avoient qu’en peu d’esprits leurs flammes épandues, De leurs chastes amours les premiers inspirés Ouvrirent des trésors de la France admirés ; Mais rien n’étant jamais parfait de sa naissance, Ils ne purent trouver parmi tant d’ignorance Ce qu’avecque plus d’art les autres ont cherché Voyant par les premiers le terrain défriché. […] Pensez-vous que le ciel, qui hait la tyrannie, Favorise la vôtre, ou la laisse impunie ?

1043. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Pour donner à la vie un mirage de ciel, Il la plonge et l’empourpre au sang torrentiel De la joie exultant en un divin tumulte. […] Après plusieurs cruelles années, années de faim et de désillusionnement, et juste au moment où, dans le Hollandais Volant, Wagner reprochait au ciel de ne le laisser ni mourir, ni trouver l’amour qui le sauvât (I, 21-24), à ce moment, une transformation subite, presque fantastique, avait tout changé ; Wagner avait été appelé à Dresde, son opéra Rienzi avait eu un grand succès ; une mort inopinée avait permis de le nommer chef d’orchestre ; après la plus noire misère, il était débarrassé de tous soucis, dans une position assurée, et, ce qui pour l’artiste était bien plus, avec le plus beau théâtre de l’Allemagne à ses ordres pour réaliser toutes ses inspirations (IV, 338).

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