« Le théâtre de Corneille et de Racine, dit l’auteur d’un petit livre ennuyeux sur le Drame chrétien, est beau, malgré sa forme et à cause d’elle. […] Mais il n’y faut pas chercher l’inspiration chrétienne. […] Comprendrait-on que le caractère lui-même de l’œuvre fût encore un objet de dispute et de controverse entre philosophes et chrétiens ? […] C’est une autre interprétation des Pensées de Pascal : en même temps que d’une apologie de la religion chrétienne, c’étaient les fragments d’une apologie du jansénisme. […] Je conçois, à la vérité, que, dans une intention de charité chrétienne et d’édification, un pasteur protestant, un prêtre catholique tentent encore l’entreprise.
La politique ne lui avait encore inspiré que de nobles et conciliantes paroles ; la poésie chrétienne n’avait pas appris à s’en méfier. […] Au moment où elle expire, où la reine adultère disparaît derrière la chrétienne repentante, le légat s’incline sur son front pâli, et prononce les paroles suprêmes du pardon. […] Hugo n’était préoccupé que du côté plastique de l’art chrétien, et qu’il absorberait bientôt dans une sorte de rêverie panthéiste ce que son rêve de novateur avait eu d’abord de salutaire et de fécond. […] En fait d’art original, le monde romain est au niveau des Daces et des Sarmates ; le cycle chrétien tout entier est barbare. […] Il triomphe des vices et des abus d’une époque chrétienne par le christianisme, tandis qu’Abailard les combat et les envenime par la philosophie.
Le cartésianisme d’après le xviiie siècle, ne saurait être aussi inoffensif, aussi sincèrement chrétien que le cartésianisme d’ auparavant ; et en effet il ne l’est pas du tout.