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481. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Mesnard y oppose les Plans de Gouvernement de Fénelon qui en diffèrent en plusieurs points essentiels, et notamment par l’esprit bien plus chrétien et évangélique qu’aristocratique : et c’est cependant ces Plans de Fénelon qu’il serait plus vraisemblable de supposer sanctionnés in petto par son royal élève18. […] Il n’est pas moins clair que le duc de Bourgogne cherchait, étudiait toujours, et n’avait rien trouvé de précis, n’avait rien de positivement arrêté ; que ses intentions étaient droites, pures, chrétiennes, tournées tout entières au bonheur et au soulagement des peuples, mais qu’avec tant d’instruction et le désir continuel d’en acquérir encore, il manquait de lumières supérieures, de génie politique, de ce génie qui tient surtout au caractère et à la conduite, à la décision de vue dans les crises, bien plus qu’aux règlements écrits et aux procédés mécaniques de constitution. […] mais excluant de son idée de réforme et de ses ressources financières tout impôt régulier sur la Noblesse, tout recours et toute reprise sur les biens immenses et scandaleux du Clergé ; roi croyant à l’égalité chrétienne, mais attentif à reconstituer les classes, à les séparer en les épurant, à les distinguer par des attributions spéciales, par des délimitations exactes et profondes, le duc de Bourgogne n’eût fait (en lui supposant un succès d’un jour) qu’asseoir sa monarchie soi-disant restaurée sur un degré étroit et glissant, et la retenir à peine sur la pente où tout son poids la précipitait.

482. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Cette seconde partie va être toute une explication historique, théorique, théologique et morale, du Christianisme : c’est le point de vue chrétien élevé sous lequel Bossuet concevait et ordonnait l’histoire. […] L’idée que la religion nous donne de son objet, c’est-à-dire du premier être, est le principe d’où le reste va découler : le Dieu des Hébreux et des Chrétiens n’a rien de commun avec les autres idées imparfaites et insuffisantes, quand elles ne sont pas monstrueuses, que le reste du monde s’était faites de la divinité. […] Que je prenne Pascal, que je prenne Fénelon, je les trouve chrétiens, et des plus sincères assurément ; mais ils se sont fait ou ils ont dû se faire, un jour ou l’autre, les objections ; ils en ont triomphé, l’un avec éclat et violence et comme un lutteur, l’autre avec plus de douceur et d’insinuation, et par la tendresse.

483. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »

Son rôle a donc été fort analogue à celui de Malherbe : en face de la strophe oratoire préparée par celui-ci, il a construit la période éloquente, et Boileau avait le droit d’écrire : « On peut dire que personne n’a jamais mieux su sa langue que lui, et n’a mieux entendu la propriété des mots et la juste mesure des périodes. » Et vraiment, quand on lit certaines pages de Balzac, dans le Socrate chrétien par exemple, on sent que la forme de Bossuet est trouvée. […] Jusque-là elle vécut à côté du christianisme, en paix avec lui, dans les mêmes intelligences ; et je ne doute pas même qu’elle n’ait aidé pendant un temps certains esprits, tels que Boileau, à rester chrétiens. […] Socrate chrétien, 1652, in-8.

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