Il s’agissait avant tout de lier l’île d’Ibiza à la côte d’Espagne par un triangle dont le sommet fût dans l’île et la base sur le continent, et, pour cela, il fallait établir à Ibiza des signaux qui fussent visibles des sommets choisis sur la côte. […] Pour l’anecdote, elle est très mêlée chez lui : il y en a de vives et de remuantes, il y en a de communes ; il ne choisit pas.
Le point était habilement choisi par l’Espagne, si elle avait voulu rompre décidément en rendant odieux le roi de France allié des Hollandais, et en le présentant comme opposé aux intérêts et aux droits de sa propre religion : mais il n’entrait point en cela une si profonde politique, et bientôt, lorsque le président Jeannin eut introduit dans l’assemblée des États-Généraux (27 août 1608) sa proposition d’une trêve à longues années au lieu d’une paix, on vit (tant les mots sont puissants sur les hommes !) […] Cet exemple de Phocion, si bien choisi, revient plus d’une fois dans la bouche du président Jeannin en face du prince Maurice, grand capitaine aussi et patriote, mais moins pur et moins désintéressé que l’Athénien.
Steinlen, « on en retrouve toujours des membres dans les maisons religieuses d’hommes et de femmes, tandis que les autres, restés dans le monde, sont souvent choisis comme arbitres dans les différends ». […] En regard du Bonstetten de vingt-quatre ans que Gray vient de nous montrer dans toute sa fougue et sa gentillesse, et dont il a peur en même temps qu’il en est charmé, représentons-nous celui que Zschokke a dépeint à bien des années de là, « d’une taille un peu au-dessous de la moyenne, mais fortement constitué, trahissant par la grâce et la noblesse de ses manières l’habitude d’une société choisie, le visage plein d’expression, d’un coloris frais et presque féminin, le front élevé et d’un philosophe, les yeux pleins d’une souriante douceur, tout à fait propre à captiver, et tel, en un mot, qu’après l’avoir vu une fois, on ne l’oubliait plus ».