dit Goethe, ce n’est pas là une distraction mal choisie. […] — Oui, mais il faut que ce soit collé avec grande adresse ; et l’espèce de colle, l’espèce de plumes à choisir, rien n’est indifférent ; les barbes des plumes de l’aile des grands oiseaux sont bonnes, en général, mais celles que j’ai trouvées les meilleures sont les plumes rouges du paon, les grandes plumes de coq d’Inde, et surtout les fortes et magnifiques plumes de l’aigle et de l’outarde. […] — Mon premier arc était trop dur à tendre ; un charron me dit : « Ne prenez plus un morceau de baliveau, le bois est toujours très roide ; choisissez un des chênes qui croissent près de Hopfgarten23. […] Vous avez donc choisi un chêne tendre ? […] « Voir, parmi les Poésies écrites dans la forme antique, le Rocher choisi. » 20.
Les artistes et, avec eux, les critiques, les amateurs d’art, ne sont-ils pas soumis à des modes qui les trompent sur la valeur réelle de l’expression choisie par eux ? […] Jusque-là tout va bien, mais à ces catégories choisies avec soin parmi les plus discutables M. […] II. — Les sources, les plagiats et le cas D’Annunzio À la discussion purement théorique du premier appendice, il n’est pas inutile d’ajouter un exemple pratique, et je choisis à dessein un auteur cher à M. […] Pour ne pas répéter des choses déjà dites par d’autres, je choisis un petit exemple qui, dans ses détails, est assez instructif ; c’est une expérience personnelle, dont je puis garantir qu’elle ne fut pas troublée par des idées préconçues (j’ignorais alors les articles de M. […] Saint Antoine en est un autre… Comme je choisissais avec cœur les perles de mon collier !
Si cela est vrai, comme nous le disons, des hautes époques et des Siècles de Louis XIV, cela ne l’est pas moins des époques plus difficiles où la grande gloire est plus rare, et qui ont surtout à se défendre contre les comparaisons onéreuses du passé et le flot grossissant de l’avenir par la réunion des nobles efforts, par la masse, le redoublement des connaissances étendues et choisies, et, dans la diminution inévitable de ce qu’on peut appeler proprement génies créateurs, par le nombre des talents distingués, ingénieux, intelligents, instruits et nourris en toute matière d’art, d’étude et de pensée, séduisants à lire, éloquents à entendre, conservateurs avec goût, novateurs avec décence. […] Villemain dans sa critique professée, ce qui lui constitue une grande place inconnue avant lui et impossible depuis à tout autre, c’est de n’avoir pas été un critique de détail, d’application textuelle de quatre ou cinq principes de goût à l’examen des chefs-d’œuvre, un simple praticien éclairé, comme La Harpe l’a été à merveille dans les belles parties de son Cours ; c’est de n’avoir pas été non plus un historien littéraire à proprement parler, et dans ce vaste pays mal défriché, dont on ne connaissait bien alors que quelques grandes capitales et leurs alentours, de ne s’être pas choisi un sujet circonscrit, tel ou tel siècle antérieur, y suivant pied à pied ses lignes d’investigation, y élargissant laborieusement son chemin, y instituant une littérature historique, scientifique en quelque sorte, ne reculant pas devant l’appareil de la dissertation, comme fait M. […] Villemain, critique et professeur, pût se procurer à tout instant, de quoi qu’il s’agît, le secours de maintes comparaisons, de maints rapports piquants ou lumineux : sa célérité volait d’un camp à l’autre ; il s’y repliait sans peine au besoin, et, pour dire un mot qui n’est guère de sa langue choisie, il s’y ravitaillait toujours. […] Villemain n’a pas fait une dissertation, mais un composé, comme l’est en général sa critique, de vues, de traits choisis, d’anecdotes significatives, d’inductions arrêtées à temps, il n’a jamais réussi mieux, et n’a nulle part plus ingénieusement combiné les connaissances de tous genres, les ménagements intelligents et les prévisions insinuantes.