A midi sur ce banc s’assoit encor mon père ; Mes filles ont foulé ces gazons dans leurs jeux Sous ces acacias, les pieds dans la rosée, J’ai quelquefois, dès l’aube, égaré la beauté : L’oiseau chantait à peine, et la fleur reposée Assemblait un parfum chargé de volupté. […] Guttinguer, La Suissesse au bord du lac, est devenue tout à fait populaire à Lausanne et aux environs ; il y a quinze ans, toutes les demoiselles vaudoises la chantaient dans sa primeur : il est vrai que la musique aussi en est charmante.
Et la poésie, la beauté sous toutes les formes, il la sentait : « Naturellement, l’âme se chante à elle-même tout ce qui est beau ou tout ce qui semble tel. « Elle ne se le chante pas toujours avec des vers ou des paroles mesurées, mais avec des expressions et des images où il y a un certain sens, un certain sentiment, une certaine forme et une certaine couleur qui ont une certaine harmonie l’une avec l’autre et chacune en soi. » Par l’attitude de sa pensée, il me fait l’effet d’une colonne antique, solitaire, jetée dans le moderne, et qui n’a jamais eu son temple.
Il n’y a rien de plus délicat et de plus pénétrant que cette scène de la dernière messe du prêtre de Joinville, qui soutenu, dans les bras de son seigneur, acheva à grand’peine de chanter l’office du jour, et « onques puis ne chanta ».