De même, pour nous donner l’idée des délices parfaites que Faustus et Stella goûtent par les oreilles, le poète fait chanter le rossignol dans le crépuscule, nous décrit les sensations et les sentiments qu’éveille en lui la musique de Beethoven ou de Schumann, et se contente d’ajouter que Stella chante mieux que le rossignol, et que la musique du paradis est encore plus belle que celle des concerts Lamoureux. Même on peut trouver qu’il abuse quelque peu (mais c’est ici franchise et non rhétorique) de l’exclamation, de l’interrogation et de la prétérition : Elle chante. […] Sully-Prudhomme est le moins sensuel et le plus précis des poètes : il pense et définit au lieu de sentir et de chanter.
On chantait les vers de Saint-Gelais en s’accompagnant du luth. […] Dans le temps donc que Saint-Gelais, créature gentille, comme l’appelle Marot, aiguisait quelques douzains à la manière italienne, ou chantait ses vers sur des airs qu’il avait composés lui-même84, de jeunes esprits se formaient dans les écoles restaurées par là Renaissance, et retrouvaient l’idéal de la poésie dans les grands poëtes de l’antiquité. […] Là, dans une ode à Calliope, il reconnaît qu’elle l’avait prédestiné pour la gloire de la poésie : Certainement, avant que né je fusse Pour te chanter tu m’avois ordonné Le ciel voulut que ceste gloire j’eusse, Estre ton chantre avant que d’estre né105. […] Si je play donc, si je say contenter, Si mon renom la France veut chanter, Et si du front les estoiles je passe Certes, mon luth cela vient de ta grace106.
Bile chante à Hambourg les principaux rôles du répertoire Wagnerian, Parsifal, Tristan : Gudehus, Vogl, Winkelmann » Heinrich Gudehus M. […] Sous les modulations faciles, sous les recherches rapides de complications harmoniques, il a. souvent, chanté une douleur aimable, ou des languides gaîtés. […] Une voix de matelot, claire et forte, rythme je ne sais quelle chanson marine d’une profonde nostalgie, poème sans nom, chanté sans accompagnement, inexplicable de gaieté voilée et de mélancolie caressante, où se reflète l’âme des gens de mer. […] Hans Richter tenait le bâton de chef d’orchestre ; et les rôles étaient remplis par des artistes venus pour la plupart du théâtre Royal de Dresde et qui chantèrent en allemand : Isolde et Brünnhilde — Fraülein Therese Malten, Brangoeue — Fraülein Pauline Cramer, Tristan et Siegfried — Herr Heinrich Gudehus, Marke et Kurwenal — Herr Georg Henschel, Melot — Herr Goerg Ritter.