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186. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XII. »

Ecrit en majestueux hexamètres, sans les détours impétueux de la strophe et les variétés du rhythme, avec des paroles simples et de grandes images, cet hymne, chanté sans doute sur les tons de quelque ancienne et austère mélodie, nous semble le plus beau démenti des abaissements où se laissait réduire la Grèce, comme des erreurs brillantes qui l’avaient jadis égarée. […] Aussi, je te célébrerai, et je chanterai ta force éternelle. […] » « Tout cela, dit Athénée, qui nous a conservé ces tristes vers, était chanté par les vainqueurs de Marathon, non pas seulement en public, mais dans les familles, par ceux qui jadis avaient puni de mort le prosternement d’adoration devant le roi de Perse, et tué des myriades de barbares. » 138.

187. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

. — La dernière lettre en trio chantait tout ce que je demande à Dieu : l’espoir et l’harmonie ! […] C’est bien effrayant pour des oiseaux comme nous qui avons toujours chanté sans serinette. Cette basse continue du maître éteindrait mon goût de chanter. […] Elle me tourmente au contraire comme une amère ironie ; c’est l’Indien qui chante tandis qu’on le brûle. » « (Lundi 11 mai 1857)… L’orage est partout. […] Il ne faut pas éclater en sanglots devant ces âmes harmonieuses qui chantent pour consoler le monde.

188. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

L’un a été de peu son devancier ; deux sont morts ; le troisième est un étranger du Nord qui a chanté dans notre langue avec élégance. […] Jean Polonius chante, comme un naturel, dans la dernière langue poétique courante, qui était alors celle de Lamartine ; mais il ne la refrappe pas pour son compte, il ne la réinvente pas. […] Les poëtes qui ont commencé par le lyrisme intime, par l’expression de leurs plaintes et de leurs douleurs, ces poëtes, s’ils ont chanté vraiment par sensibilité et selon leur émotion sincère, s’arrêtent dans cette voie à un certain moment, et, au lieu de ressasser sans fin des sentiments sans plus de fraîcheur, et de multiplier autour d’eux, comme par gageure, des échos grossis, ces poëtes se taisent, ou cherchent à produire désormais leur talent dans des sujets extérieurs, dans des compositions impersonnelles. […] Le style, le style, ne l’oublions pas, c’est ce qu’il faut même dans l’élégie, sans quoi elle passe aussi vite que l’objet qu’elle a chanté. […] Outre le journal qu’il rédigeait, de Loy chantait l’impératrice ; il devint (ses amis l’assurent et moi je n’en réponds pas) commandeur de l’ordre du Christ ; il était, ajoute-t-on, gentilhomme de la chambre ; mais laissons-le dire, et faisons-nous à sa manière courante, quelque peu négligée, mais bien facile et mélodieuse : Me voici dans Rio, mon volontaire exil, Rio, fille du Tage et mère du Brésil.

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