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1040. (1930) Le roman français pp. 1-197

On se rappelle beaucoup plus aisément une strophe en vers — et chantée — qu’un morceau de prose. […] Ainsi, pour Loti, toutes ses visions, toutes ses sensations, toute son immense et ingénue sensibilité chantaient — chantaient verbalement, musicalement — chantaient comme dans la musique de son époque, dans les romances de Gounod, la Romance de Madame de Rothschild — si près du joli accent des romances du xviiie  — ou les grandes romances, les duos, les quintettes de L’Africaine, qu’on tenait alors pour un chef-d’œuvre, et qui en redeviendra peut-être un dans un siècle ou deux — on ne sait jamais ! […] … C’est ce même colporteur qui, sur un sommet dominant un vallon romantique — comme dans Lamartine — chante d’une voix parfaite deux des plus beaux lieder de la vieille Allemagne. […] Qui donc, il y a trente ans, ne récitait pas :        En allant vers la ville où l’on chante aux terrasses, Sous les arbres en fleurs comme des bouquets de fiancées,              … Nous avons rencontré les filles de la plaine              Qui s’en allaient à perdre haleine… … Elle avorta presque tout de suite cette réaction vers-libriste ! […] Mais, pendant que les hommes banalisaient du Voltaire et chantaient du Béranger, ils considéraient comme tout naturel — et, sans se l’avouer, avantageux à leurs intérêts de pères et d’époux — que les femmes continuassent de recevoir une éducation religieuse.

1041. (1888) Études sur le XIXe siècle

Les « Leopardistes » se sont livrés à de patientes recherches pour établir l’identité des femmes qu’il chante dans ses poésies, sans que les résultats obtenus soient de grande importance. […] Il ne connut donc pas les peines d’amour qu’ont chantées les autres poètes de l’amour de notre siècle, Alfred de Musset, ou Henri Heine, ou Byron : les ruptures forcées, les changements de maîtresses, les tromperies de femmes perfides, quelquefois même l’insensibilité de créatures indignes, aimées pourtant par caprice ou par dépravation d’esprit. […] Un chevalier est assis aux pieds de sa dame, qui joue de l’orgue, et derrière eux, se montre la figure de l’Amour inspirateur : non pas l’enfant railleur et gai, le fils d’Aphrodite dont Anacréon chantait les tours plaisants, mais un adolescent à figure sérieuse, un « esprit » — comme disaient les trécentistes — descendu du ciel, tenant les cœurs sous sa douce domination et leur inspirant les subtils raisonnements qui mitigent et nuancent la passion. […] que chanterait ma lyre ? […] Comme un avril éternel, — ton sourire m’invite toujours à chanter, — et fait, dans mon corps auquel il rend la vigueur, — bouillir les îlots de mon sang juvénile.

1042. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Il ne manquoit jamais de chanter un Te deum sur le champ de bataille. […] On disoit que l’auteur avoit chanté leur colère, ainsi qu’Homère a chanté celle d’Achille. […] Ils assurèrent que les religieuses étoient d’une exactitude scrupuleuse à communier souvent avec dévotion ; à faire, tout le long du jour, des signes de croix ; à chanter l’office de la vierge ; à faire, tous les samedis, une procession en son honneur ; à dire le chapelet.

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