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812. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Le pouvoir n’en a pas été moins respecté, l’obéissance des peuples moins assurée ; les conquêtes et les dynasties tartares, amenées par la conquête, n’ont rien changé à cette civilisation par la littérature. […] Qui entreprend de changer les mœurs des hommes ne doit pas se flatter que le bon exemple seul persuade la vertu. […] Les usages pratiqués dans tous les temps, dont il est fait mention, ont passé successivement sous mes yeux, et, leur diversité m’ayant convaincu qu’ils n’avaient pas été constamment les mêmes, les raisons que l’on a eues de changer quelquefois m’ont convaincu aussi qu’on ne doit pas s’en tenir toujours à ce qui avait été établi. […] J’espère qu’après avoir lu cet écrit, que pour cette raison je veux rendre public, ils changeront d’avis et approuveront ma conduite. » XI Ce même empereur se justifie, dans un second écrit, de ne pas nommer une impératrice, comme c’était l’usage parmi ses prédécesseurs ; il en donne des motifs qui attestent la bonté de son cœur et les scrupules de sa conscience.

813. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Joubert a disparu à son tour ; le château a changé de maître ; toute la famille de Serilly est dispersée. […] Mes dispositions d’âme triste ne changent pas. […] Elle n’avait fait que changer de grâce et de charmes, comme on change de vêtement avec la saison ; elle s’était épanouie, voilà tout.

814. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

Les meilleurs sont tirés du fonds même de l’esprit français, de ce qui n’a pas changé dans les mœurs et le caractère de la nation. […] C’est là ce qui est propre à notre pays, et qui porte la marque éternelle de ce bon sens qui doit se fortifier et s’étendre, mais qui ne changera pas. […] Les noms sont restés les mêmes, mais les caractères ont été changés. […] Là on le voit dans ce naturel qui se perfectionnera sans changer ; ennemi des préjugés, et vivant bien avec eux ; pénétrant les réalités derrière les apparences, et l’homme sous l’habit ; obéissant aux puissances ; à condition de n’en être pas dupe ; narguant toute classe qui profite de la simplicité populaire ; ami des innovations praticables, du progrès, et point de ce qui n’en a que l’air plus malin que méchant ; « cette certaine gaieté d’esprit, dont parle Rabelais, conficte en mespris des choses fortuites. » Le bon sens français a chassé le merveilleux romanesque ; la dissertation qui a pour objet d’établir quelques vérités pratiques, a remplacé les récits qui ne font qu’amuser.

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