Je n’ai fait qu’entrevoir cette princesse Charlotte, cause innocente ou fatale de la mort de Léopold Robert. […] Quand la fatalité amena ici son jeune frère, qui avait été renvoyé de Rome comme suspect, ces deux jeunes gens, ayant appris que leur mère (la reine Hortense) partait de Rome pour venir les rejoindre à Florence, à cause des troubles de la Romagne, voulurent aller au-devant d’elle ; ils furent reçus à Perugia, à Foligno, à Spoleto, à Terni, avec de si vives démonstrations de joie, on leur fit tant d’instances pour se joindre aux insurgés et pour leur prêter l’appui d’un grand nom, qu’ils se laissèrent entraîner, Napoléon par faiblesse. […] Tenez, voilà cette page que je vais vous confier et qui vous fera connaître cette inclination que vous avez soupçonnée et que je voulais me dérober à moi-même. » Nous n’avons pas la page, mais, dans plusieurs lettres consécutives, il s’étudie en homme scrupuleux à justifier la princesse, non seulement de toute faiblesse, mais même de toute séduction volontaire avec lui… « Moi, moi seul, dit-il, je suis la cause d’un malheur que j’aurais dû renfermer en moi seul. […] » Ces expressions du frère et du confident du grand artiste ne laissent aucun doute sur la cause de sa mort ; on ignore seulement quelle en fut l’occasion immédiate et déterminante.
Il faut que ce soit loin de Paris, à cause du prestige de la distance, du major e longinquo reverentia : le lointain donne à tout de la majesté. […] Il faut donc que cet écrivain prédestiné à devenir prophète naisse et vive dans l’éloignement ; il faut de plus qu’il naisse et qu’il vive dans un temps de grande dissension de l’esprit humain, époque où chaque parti a besoin de champions éclatants pour embrasser, fortifier, diviniser sa cause. […] peut-être à cause du machiavélisme de son fondateur et de ses cabinets. […] Nouvelle cause de médiocrité, nous étions trop grands pour être protégés et trop faibles pour agir seuls. » (Correspondance, page 73.)
C’est un phénomène qu’on n’a pas assez étudié, et qui ne s’explique, selon nous, que par deux causes : d’abord la prodigieuse fécondité morale de la race italienne ; ensuite la sève nouvelle, vigoureuse, étrange, que les lettres grecques et latines, renaissantes et greffées sur la chevalerie chrétienne, donnèrent à cette époque à l’esprit humain en Italie. […] Le professeur nous dit seulement en prose, et sans nous expliquer la cause de ce caprice, que la belle Olinde, par complaisance pour le prince, revêtait quelquefois les habits de la fille du roi pendant le sommeil de la princesse, et causait sur le balcon au clair de lune dans ce costume royal. […] Le roi, consterné d’entendre accuser sa fille chérie, ne peut refuser aux lois d’Écosse la satisfaction qui leur était due pour un pareil crime ; l’infortunée Ginevra fut vouée à la mort, après l’intervalle d’un mois, si un chevalier ne venait prendre sa cause, démentir le frère d’Ariodant, et triompher du calomniateur en champ clos. […] On prie le chevalier inconnu qui n’a pas eu la gloire, mais le mérite de prendre la cause de Ginevra, de se découvrir : son casque, qui tombe, laisse reconnaître Ariodant, l’amant de Ginevra ; tout en la croyant coupable, il avait voulu vaincre pour elle ou mourir pour elle.