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860. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Grasset, il permet pourtant bien d’en mesurer la portée et d’en préciser le caractère. […] Ces deux caractères se distinguent, dès ces lettres de jeunesse, dans leur descendant. […] Il réside dans le caractère radicalement faux du rôle assigné à ces éducateurs du peuple. […] S’il donne au récit ce caractère voulu de crédibilité, il ne l’empêche pas de demeurer sensationnel. […] Aucune différence peut-être ne démontre mieux le caractère de l’un et de l’autre genre.

861. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Ils décèlent la valeur des énergies ramassées dans les caractères. […] Encore aujourd’hui, Florence le conserve, ce caractère irréductible. […] Nous y apprenions à dégager surtout dans l’œuvre littéraire son caractère psychologique. […] Il en a tous les caractères, le perpétuel étalage, le goût inné de la mise en scène, le souci constant de l’effet à produire. […] Tous ceux qui ont approché le maréchal Joffre ont pu noter ce caractère si frappant de son visage : la gravité dans la bonhomie.

862. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite et fin.) »

Mais il n’avait pas su profiter de cette chance unique, il avait manqué à la belle mission qui lui était échue par le bénéfice du temps ; et après lui avoir représenté les contradictions flagrantes dans lesquelles le plaçait sa démarche, le ton et le caractère de ses anciens écrits qui juraient du tout au tout avec ce dernier acte, la palinodie qu’il semblait s’être réservée pour son chant du cygne, André Chénier lui traçait en regard le canevas de la véritable lettre qu’il aurait dû écrire, lettre sévère et digne, qui eût pu contenir un examen critique et judicieux de la Constitution, sans rien rétracter, sans rien démentir des principes. […] Barnave, après le retour de Varennes, ne tarda pas à s’ouvrir à Malouet comme avait fait autrefois Mirabeau : Malouet, par position comme par caractère, devenait naturellement le confesseur des repentis. […] La vertu même et le noble caractère de Madame Elisabeth ne la défendaient pas de cet aveuglement. […] La justesse de son esprit lui faisait apercevoir tout ce qu’exigeait sa position ; mais la faiblesse de son caractère ne lui permettait aucune mesure forte et décisive ; et la reine entretenait son indécision par l’exagération de ses espérances dans l’influence et les plans de l’empereur son frère et du roi de Prusse, quoique Louis xvi eût de l’inquiétude sur le résultat de leur intervention et beaucoup de répugnance à mêler les étrangers aux affaires de la France. […] Ce n’est pas seulement la faiblesse du roi et son indécision qui Pont perdu, c’est surtout une disposition malheureuse de son caractère qui le portait à une demi-confiance pour tous ceux de ses serviteurs qu’il estimait, mais jamais à une confiance entière pour aucun.

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