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964. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Dans la seconde, quel tableau touchant et vrai des dépits, des raccommodements amoureux, et de tous ces riens charmants, brillante aurore du bonheur ! […] Le surintendant trouva une cruelle, et bientôt s’écroula l’échafaudage de son vain bonheur. […] Aussi, le 20 février 1662, crut-il faire un long bail avec le bonheur en contractant ce mariage, qui devait avoir sur le reste de sa carrière une si fâcheuse influence. […] C’était pour Chapelle un bonheur extrême d’entraîner quelquefois dans leurs réunions le satirique à cet excès. […] Enfin, s’étant appesantis sur cette maxime des anciens que « le premier bonheur est de ne point naître, et le second de mourir promptement », ils prirent l’héroïque résolution d’aller sur-le-champ se jeter dans la rivière.

965. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Le troisième ou le quatrième jour après son arrivée, les domestiques de Crésus, suivant ses ordres, conduisirent Solon dans les chambres qui contenaient les trésors du roi, et lui montrèrent les immenses richesses qu’elles renfermaient et le bonheur de Crésus. […] Déjà heureux du bonheur de sa patrie, il eut des enfants sains et d’un bon naturel ; tous lui donnèrent des petits-fils, et il n’eut à pleurer la perte d’aucun d’eux. […] Athènes lui fit élever, aux frais du trésor public, un tombeau dans la place même où il avait succombé, et rendit à sa mémoire les plus grands honneurs. » « Solon ayant ainsi trompé tout à fait l’opinion de Crésus en insistant avec autant de détails sur le bonheur de Tellus, le roi lui demanda quel était, après Tellus, celui qu’il placerait au second rang, espérant l’obtenir au moins pour lui. « Je le donnerais, repartit Solon, à Cléobis et à Biton. […] L’un peut, à la vérité, remplir tous ses désirs, et réparer promptement une perte ou un dommage qu’il éprouve ; mais l’autre, s’il n’a pas la même facilité, est déjà (dans l’état de bonheur où nous le supposons) à l’abri de ces désirs ou de ces pertes.

966. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Par bonheur, Mlle Louise Magnier a une nièce, qui lui ressemble, ce qui permit de surmonter encore cet obstacle. […] Les paresses l’amolissaient, son besoin d’être heureuse lui faisait tirer tout le bonheur possible de ses embêtements. […] Après la mort de Coupeau, l’on se dit : « Maintenant qu’elle n’a plus son mari pour lui dévorer le fruit de son travail, pour emprisonner sa vie, elle va se remettre bravement à l’ouvrage, retrouver peut-être le bonheur, en tout cas la tranquillité et le bien-être. […] Par bonheur, les aristarques sont aussi impuissants à arrêter le courant des idées que des villageois le seraient à arrêter le cours d’un fleuve  Il va sans dira qu’il y a des exceptions, et qu’un grand nombre de critiques savent marcher avec leur temps.

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