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441. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

Son frère lui a porté bonheur, — un triste bonheur !

442. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Les hommes sont plus considérables pour Pascal que les idées ; et à la différence de Descartes, qui ne s’occupe que du vrai et du faux, par rapport à la raison, Pascal ne s’en occupe que par rapport au malheur ou au bonheur de l’homme. […] Or, c’est cette sympathie, c’est le besoin, pour ses méditations, d’un sujet vivant, qui, peu à peu, dégoûtèrent Pascal de la science, à cause de sa stérilité pour le bonheur de l’homme. […] Mais c’est aussi cet être infiniment petit, perdu dans un tout dont il fait partie et qu’il ne peut connaître ; qui n’est que vanité, duplicité, contrariété ; si vain et si léger que la moindre bagatelle suffit pour le divertir ; dont l’état est plein de misère, de faiblesse, d’obscurité ; grand et petit tout ensemble et dans le même moment ; incapable de ne pas souhaiter la vérité et le bonheur, de savoir tout et d’ignorer tout absolument ; une chimère, une nouveauté, un chaos, un sujet de contradiction, un monstre incompréhensible43. […] C’est que le doute de Pascal est au fond de toutes les âmes élevées, trop raisonnables pour borner l’usage de la raison à l’art de rendre la vie heureuse, et qui portent cette marque de l’origine divine, qu’elles ne se peuvent point contenter du bonheur de la terre. Pour ces âmes d’élite, comme pour la multitude souffrante, il est le Curtius qui s’est dévoué au gouffre, pour voir ce qui est au-delà du bonheur et de la souffrance terrestres.

443. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Alors, de même qu’en son jeune âge, ils lui ont porté bonheur. […] Voilà donc un coin de la terre où le bonheur est l’hôte de tous les jours, un bonheur calme, constant, fait d’affections honnêtes et de paisibles vertus. […] De bonheur domestique, de vie intérieure, point. […] Plus de bonheur, plus de paix pour elle si l’on ne va pas au temple. […] Ô bonheur !

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