La première flotte romaine, mille vaisseaux, y périt ; encore aujourd’hui les navires demeurent en vue des ports un mois et davantage, ballottés sur les grandes vagues blanches, n’osant se risquer dans le chenal changeant, tortueux, célèbre par les naufrages. […] De grands corps blancs, flegmatiques, avec des yeux bleus farouches, et des cheveux d’un blond rougeâtre ; des estomacs voraces, repus de viande et de fromage, réchauffés par des liqueurs fortes ; un tempérament froid, tardif pour l’amour16, le goût du foyer domestique, le penchant à l’ivrognerie brutale : ce sont là encore aujourd’hui les traits que l’hérédité et le climat maintiennent dans la race, et ce sont ceux que les historiens romains leur découvrent d’abord dans leur premier pays. […] … Ils ont abattu dans la poursuite — la nation des Scots, — et les hommes de vaisseaux, — parmi le tumulte de la mêlée, — et la sueur des combattants. — Cependant le soleil là-haut, — la grande étoile, — le brillant luminaire de Dieu, — de Dieu le seigneur éternel, — à l’heure du matin, — a passé par-dessus la terre, — tant qu’enfin la noble créature — s’est précipitée vers son coucher. — Là gisaient les soldats par multitudes, — abattus par les dards ; — les hommes du Nord, frappés par-dessus leurs boucliers, — et aussi les Scots — las de la rouge bataille… — Athelstan a laissé derrière lui — les oiseaux criards de la guerre, — le corbeau qui se repaîtra des morts, — le milan funèbre, — le corbeau noir — au bec crochu, — et le crapeau rauque, — et l’aigle qui bientôt — fera festin de la chair blanche — et le faucon vorace qui aime les batailles, — et la bête grise, — le loup du bois. » Tout est image ici.
Bonnet blanc. […] Chemise blanche. […] Ivoire blanc. […] Laine blanche. […] Vin blanc.
» Et l’ode est finie, comme elle est commencée, par une image de félicités, entre lesquelles une sombre image de la brièveté de la vie, comme un cyprès noir entre deux arbustes verts et roses couverts de la blanche neige des fleurs du myrte ou des pâles roses des premiers églantiers fleuris. […] « Là où le pin élancé et le peuplier à l’écorce blanche aiment à entrelacer leur ombre propice sous leurs rameaux, là où la source vive et murmurante s’efforce de creuser un lit oblique à ses eaux légèrement agitées sur sa pente.