Je me sens trop peu certain de l’avenir, et j’éprouve trop peu de satisfaction en ce qui concerne le passé, pour entreprendre un sujet quel qu’il soit sérieusement et en profondeur. […] Jane emporte sa guitare, et si le passé et l’avenir pouvaient être oblitérés, le présent m’emplirait d’un tel contentement que je serais tenté de m’écrier comme Faust au moment qui passe : demeure, ô toi qui es si beau ». […] Les Trois Impostures portent en sous-titre : almanach ; qu’elles sont exemptes de ce péril, « avenir qui n’est pas nécessairement un juge lucide et équitableby », écrivait un jour Valéry ; en tout cas un avenir qui ne retiendrait pas l’œuvre de Toulet serait un avenir bien peu français : certaines des plus indéfinissables qualités françaises, — natives, jamais proclamées — s’y distillent et tout ensemble s’y rétractent. […] Cependant François s’aime bien s’il se châtie bien, et surtout — il l’avoue dans le correctif auquel je faisais allusion — « il aime son cœurhp » : là est le point de vulnérabilité qui rend soucieux sur son avenir. […] Dans mes journaux des années 1911-1914 je retrouve tant d’allusions à Rivière — bien simples, mais pour moi aujourd’hui si émouvantes — où je note la naissance et les progrès de mon affection, et aussi ma foi en son avenir.
Et d’autre part, quand il regrette de ne pas être né plus tard, espère-t-il donc en un avenir meilleur ? […] Les Visiteurs ne ressemblaient pas à nos inspecteurs qui, chaque année, jugent en une heure du passé, du présent et de l’avenir d’une classe et de son maître. […] Ils sont comme ces songes et ces cauchemars où l’on vit déjà son avenir. […] Que la France de l’avenir, qu’il a tant aimée, lui pardonne, si elle peut. […] Perrin en vit les défauts, mais, sous ces défauts, de telles qualités qu’il n’hésita pas un instant sur la valeur et sur l’avenir de l’inconnu.
Pas un instant Thiers ne suppose que, dans le récit qu’il donne de la bataille de Marengo, ce soit à lui, Thiers, que l’on s’intéresse, ni Tocqueville ne se complaît dans l’étalage de soi-même, quand il essaie de démêler l’avenir de la démocratie. […] L’Avenir de la science, p. 148]. […] « On n’a jamais employé tant d’esprit à vouloir nous rendre bêtes », écrivait jadis Voltaire à l’auteur du Discours sur l’inégalité : l’avenir dira pareillement qu’on n’a jamais défendu la cause de l’idéalisme par des moyens plus naturalistes que ceux de l’auteur de L’Étrangère ou de La Princesse de Bagdad. […] V ; et Renan, L’Avenir de la science, 1890] ; — et, de la « philosophie de l’histoire » telle que l’avait entendue Voltaire, — ils dégagent une conception plus ou moins discutable ; — mais vraiment philosophique de l’histoire. — Il convient d’ajouter que les conséquences de leurs travaux ne s’aperçoivent pas encore ; — et, en attendant, ce n’est pas seulement en dehors d’eux, — mais en opposition avec eux que la littérature nouvelle se développe. […] — Mais qu’il semble bien plutôt que ce soient des raisons de l’ordre « philosophique » ; — dont il n’a cherché que plus tard la justification dans l’exégèse ; — et bien plus tard encore dans l’histoire naturelle. — L’Avenir de la science, 1849 ; — et que Renan serait tout entier dans ce livre. — si la popularité n’avait plus tard dégagé de lui, — le dilettante et le « baladin », — que personne pendant longtemps n’y a pu soupçonner.