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611. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface et note de « Notre-Dame de Paris » (1831-1832) — Préface (1831) »

Il y a quelques années qu’en visitant, ou, pour mieux dire, en furetant Notre-Dame, l’auteur de ce livre trouva, dans un recoin obscur de l’une des tours, ce mot gravé à la main sur le mur : ἈNΆГKH. Ces majuscules grecques, noires de vétusté et assez profondément entaillées dans la pierre, je ne sais quels signes propres à la calligraphie gothique empreints dans leurs formes et dans leurs attitudes, comme pour révéler que c’était une main du moyen-âge qui les avait écrites là, surtout le sens lugubre et fatal qu’elles renferment, frappèrent vivement l’auteur. […] Ainsi, hormis le fragile souvenir que lui consacre ici l’auteur de ce livre, il ne reste plus rien aujourd’hui du mot mystérieux gravé dans la sombre tour de Notre-Dame, rien de la destinée inconnue qu’il résumait si mélancoliquement.

612. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Il lui fit lire les auteurs espagnols. […] Lesage usa des auteurs espagnols comme Molière avait usé des auteurs de comédies : il y prit son bien. […] De deux auteurs dont l’un ne sait pas donner la vie à ce qu’il trouve, et dont l’autre crée ce qu’il imite, l’inventeur, c’est le dernier. […] Réformer le monde n’est pas un des soucis de notre auteur. […] On sent partout la raison douce, la bonté, le père qui cache le maître, l’homme qui cache l’auteur.

613. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Il se trouva engagé dans d’inextricables intrigues, et chaque auteur renchérissait sur les précédents pour lui en inventer de nouvelles. […] Il y a là la preuve d’une élasticité, d’une souplesse extraordinaires chez l’auteur, et, surtout, d’un instinct artistique mille fois plus puissant que les raisonnements théoriques. […] » Nous ne méconnaissons donc certes pas les intentions de l’auteur si nous reconnaissons que Tristan est, en grande partie, une œuvre de pure musique. […] Tristan, qui « apprit plus de livres que jamais enfant ne fit » (Gottfried), et Parsifal, le « reine Thor » ou, comme disent les auteurs français, le Nicelot . […] La seule chose qu’on puisse accorder à ces auteurs, c’est que, dénué d’intrigue, le drame n’a plus de lignes nécessaires, conduisant à une limite inévitable.

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