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1163. (1899) Arabesques pp. 1-223

Elle attend de l’élévation des masses, de la communion des penseurs avec elles, la source d’un art plus humain. » M.  […] Je m’assieds parmi les bruyères ; mon sang bat suivant le rythme des frondaisons aériennes, et, les yeux perdus vers les cimes, j’attends que la grande âme de la forêt me pénètre jusqu’au cœur. […] Il vous serait facile de vous en consoler à l’exemple de mon ami Signoret, lorsqu’il s’écrie : « J’ai ennobli la gloire même, l’ayant méritée. » Car Signoret n’attend pas qu’on le loue. […] Ce serait bien mal le connaître… Attendons-nous donc à ce que les envoyés de la France au Congrès entonnent des couplets sentimentaux sur les provinces perdues ; à quoi les envoyés allemands répondront par la Wacht am Rhein. […] Vois-tu le Prussien, l’Italien, le Chinois, le Nègre qui n’attendent qu’une occasion de te tomber dessus ?

1164. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Je conviens de bonne foy avec elle, que je ne me suis pas expliqué clairement dans les quatre prémiers vers, et je m’attends bien à reconnoître encore d’autres fautes, quand il s’agira de ma poësie, que je réserve pour la troisiéme partie de mon ouvrage. […] Voilà en effet une charité bien patiente, qui attend pour parler que la passion n’ait plus rien à faire. […] S’il ne l’est pas, au lieu des deux plaisirs que j’en attendois, il me fait deux sortes de peines ; l’une, de demeurer froid où je devrois être émû ; l’autre, de sentir le défaut qui est la cause de mon ennui. […] Despreaux, en pensant qu’après s’être attendu à quelque chose de mauvais, le médiocre lui avoit tenu lieu du bon, et que son éxagération naissoit de sa surprise. […] Nos peres, nos enfans, nos femmes nous attendent.

1165. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

Après cela, nous ne ferons aucune difficulté de reconnaître qu’il développe en cette carrière nouvelle plusieurs des qualités épiques, un art véritable de composition, des agréments de conteur, et qu’il y rencontre, dans le genre gracieux, bien des peintures fines et molles, telles qu’on peut les attendre de lui : l’épisode de Thaïs et Elinin a mérité d’être extrait du poëme dont il fait partie et de trouver place dans les Œuvres choisies, où, ainsi détaché, il peut paraître comme un malicieux fabliau. […] Quant à Garat, son discours dura trois quarts d’heure, ce qui semblait alors très-long pour un discours d’académie ; il parla de beaucoup de choses, et, lorsqu’il en vint à prononcer le mot de Guerre des Dieux, l’auditoire, qui l’attendait là et qui commençait à se décourager, redoubla de silence ; ce fut en vain : l’orateur sophiste échappa à la difficulté par un vrai tour de passe-passe assez comparable à celui par lequel il avait traversé toute la révolution, en n’étant ni pour les Girondins ni pour les Jacobins, mais entre tous. […] Car elles alors, toutes fâchées, s’en reviennent à la maison, pieds nus, en me reprochant grandement d’avoir fait un voyage stérile, et, craintives désormais, elles attendent là, assises sur le fond d’un coffre vide, tenant la tête basse entre leurs genoux glacés ; et ce banc de repos leur est bien dur, après qu’elles n’ont rien obtenu !

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