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460. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

Ici l’on prenait la langue comme une chose pétrifiée, arrêtée, stéréotypée dans ses formes, comme quelque chose de fait et que l’on supposait avoir été et devoir toujours être tel qu’il était. […] Mais s’arrêter là est aussi peu profitable à la science que si l’on bornait l’étude des corps organisés à examiner ce qu’ils sont à tel moment précis, sans rechercher les lois de leur développement. […] La psychologie, de même, s’est beaucoup trop arrêtée à envisager l’homme au point de vue de l’être et ne l’a pas assez envisagé dans son devenir. […] C’est cette fausse notion d’un substratum fixe qui a donné à la psychologie ses formes raides et arrêtées. […] On se figure qu’un peuple n’a de littérature que quand il a des monuments définis et arrêtés.

461. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Nous nous félicitons d’abord d’y avoir au moins relevé une expression nouvelle : l’auteur nous dit que ce qui domine le phénomène est une sensation d’« inévitabilité », comme si aucune puissance au monde ne pouvait arrêter les paroles et les actes qui vont venir. […] Ainsi le veut la réflexion, qui prépare les voies au langage ; elle distingue, écarte et juxtapose ; elle n’est à son aise que dans le défini et aussi dans l’immobile ; elle s’arrête à une conception statique de la réalité. […] Chacun de nous a pu remarquer le caractère étrange que prend parfois un mot familier quand on arrête sur lui son attention. […] Maintenant, pourquoi le souvenir du présent attend-il, pour se révéler, que l’élan de conscience faiblisse ou s’arrête ? […] Supposons que tout à coup l’élan s’arrête : le souvenir rejoint la perception, le présent est reconnu en même temps qu’il est connu.

462. (1888) Poètes et romanciers

Mais que M. de Laprade ne s’arrête pas plus longtemps dans cette veine de sentiments exceptionnels. […] et faut-il que le poète s’arrête et nous arrête sur un mot, comme le chanteur sur sa roulade ? […] Il faut arrêter, à sa source la plus haute, cette épidémie de divinité. […] Arrêtons-nous ; aussi bien notre tâche est faite. […] Sa biographie s’arrête comme sa vie publique, comme sa vie chantante, à peu près en 1830.

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