Sans doute pour qui considère les productions de l’époque d’un coup d’œil complet, il y a d’autres littératures coexistantes et qui ne cessent de pousser de sérieux et honorables travaux : par exemple la littérature qu’on peut appeler d’Académie des Inscriptions, et qui reste fidèle à sa mission de critique et de recherche en y portant un redoublement d’activité et en y introduisant quelque jeunesse ; il y a encore la littérature qu’on peut appeler d’Université, confinant à l’autre, et qui par des enseignements, par des thèses qui deviennent des ouvrages, est dès longtemps sortie de la routine sans perdre la tradition. […] Le personnage trop célèbre et d’une capacité aussi incontestable que malheureusement dirigée, qui a eu cette idée hardie, prétendait tuer ce qu’on appelait le monopole de quelques grands journaux ; mais il n’a fait que mettre tout le monde et lui-même dans des conditions plus ou moins illusoires, et où il devient de plus en plus difficile, à ne parler même que de la littérature, de se tirer d’affaire avec vérité, avec franchise. […] On fait bien d’appeler et de provoquer l’attention du pouvoir sur ce point ; le pouvoir a fait semblant de s’en occuper, comme il fera toujours désormais de ce qui lui sera déféré avec bruit et grand concert d’intérêts en souffrance : mais tout s’est borné à des démonstrations. […] Je m’étais figuré toujours, pour ce qu’on appelle la propriété littéraire, quelque chose de plus simple. […] C’est là sans doute une économie politique bien élémentaire et bien mesquine en fait de propriété littéraire ; elle doit faire pitié à bien des illustres ; il y a particulièrement de quoi faire hausser les épaules à plus d’un de nos douze maréchaux de France, comme les appelle le président actuel de la Société des Gens de Lettres dans une lettre récemment publiée135 ; car un maréchal de France en littérature, c’est un de ces hommes, sachez-le bien, qui offrent à l’exploitation une certaine surface commerciale.
C’est moi qui vous ai appelés aux armes le 14 juillet ! […] Il feignit de gémir sur ce qu’il appelait les cruelles exigences de la patrie. […] “Vous appelez mon frère un tyran, dit la sœur de Louis XVI à l’accusateur et aux juges ; s’il eût été ce que vous dites, vous ne seriez pas où vous êtes ni moi devant vous ! […] Ses crimes à lui avaient au moins une certaine intellectualité qui les rendait non pas moins odieux, mais plus intelligibles ; ils avaient pour but une idée implacable, une idée fausse, ce qu’on appelle une utopie, mais enfin une idée impersonnelle, l’idée de tous les fanatiques devenus bourreaux à toutes les époques de l’histoire des rénovations accomplies ou tentées sur la terre. […] Vous faites croire ainsi au peuple qui vous lit que la légitimité de la cause et que la grandeur du drame auxquels il participe justifient et glorifient tous les acteurs de ce drame humain, qui laissent leur tête et leur nom dans la lutte sur ce champ de honte ou de renommée qu’on appelle les révolutions.
Bossuet les dominait ; étranger à ces susceptibilités, il priait encore Fénelon de l’initier à ces exaltations mystiques qu’il appelait d’amoureuses extravagances. […] Ce futur janséniste poussait le zèle de secte et de famille jusqu’à appeler dans sa correspondance Fénelon : « cette bête féroce ! […] Le temps l’appelait : les chances de la gloire, de la tyrannie, de la servitude et des malheurs des peuples à la suite des guerres de Louis XIV, avaient soufflé dans toutes les âmes, en Europe, une sorte de pressentiment de ce livre. […] Le roi lui-même, qui avait tenu jusque-là dans l’ombre son petit-fils, retint un matin le jeune prince dans son cabinet au moment du Conseil et ordonna à tous les ministres d’aller travailler chez le duc de Bourgogne toutes les fois que ce prince les appellerait, et, dans le cas où il ne les appellerait pas, d’aller d’eux-mêmes lui rendre compte des affaires de l’État comme au roi lui même. […] Tels étaient les plans tout prêts de Fénelon pour le moment qui l’appellerait au ministère.