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418. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

Ces livres, qui marquent une date et un genre, gagnent à être feuilletés et relus après des années : ce sont des témoins de mœurs. […] Dès ses premières années et au sein d’une éducation de famille calme et honnête, sous l’aile d’une bonne mère, il est arrivé à la corruption d’esprit la plus profonde, à la satiété et à la nausée avant le plaisir. […] En ces années, le poète chez Théophile Gautier était mûr et complet : il avait eu dès l’abord l’instrument ; il était allé aussi au fond de son inspiration ; il en avait fait le tour. […] Champfleury a écrit, dans des Mémoires personnels, l’histoire de ces années d’épreuve, et ce récit, à son tour, aura bien son intérêt avec le temps. […] Cela s’est modifié depuis ; cela change d’année en année par les renouvellements.

419. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

Ces fonctions extraordinaires ayant cessé l’année suivante par l’organisation régulière et l’entière annexion de ces nouveaux départements, il fut et resta préfet de l’un d’eux, de celui du Mont-Tonnerre, qu’il administra jusqu’à sa mort. […] Que se passa-t-il pour lui de 1795 à la fin de 1801, et surtout dans les trois dernières années de séquestration et de captivité ? […] Jean-Bon raconte simplement ce que lui et ses compagnons ont souffert et ce dont il a été témoin ou victime pendant près de trois années. […] L’exécution de ces grands travaux est aussi nécessaire à l’intérêt de mes peuples qu’à ma propre satisfaction… Les fonds ne manquent pas ; mais il me semble que tout cela marche lentement, et cependant les années se passent. […] On y voit pourtant, par le détail même dans lequel il entre sur les travaux et les embellissements de Mayence, à quel point Napoléon, à ce milieu d’une année qui devait se terminer si fatalement, croyait encore gagner la partie et comptait sur un lendemain prospère.

420. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Cette publication ajoute à toutes celles qui ont paru dans les dernières années, tant en Allemagne qu’en France, et qui semblaient avoir épuisé la matière : elle nous présente l’illustre guerrier sous un aspect presque nouveau, et elle complète en un sens les remarquables travaux de M. de Weber et de M.  […] Je naquis dans l’île de Moene, sur les côtes de la Livonie, le 28 d’octobre de l’année 1696. » Non tout d’abord, ce n’est pas dans l’île de Moene, c’est à Goslar, qu’il est né ; peu importe. […] A l’âge de douze ans, m’étant trouvé d’une constitution assez forte, on me fit soldat dans la légion saxonne qu’Auguste donna à l’Empereur, l’année 1709, et je jurai aux enseignes, le 15 janvier, dans la plaine de Lützen en Saxe, fameuse par la mort du grand Gustave-Adolphe. Voilà d’où je compte le commencement de ma vie, et d’où j’en commence ce journal, le reste étant des puérilités que je ne toucherai qu’en général. » S’il ne prend sa vie qu’à partir de l’âge de onze ou douze ans, il est fâcheux que les Mémoires s’arrêtent au moment de ses débuts en Flandre et avant la bataille de Malplaquet à laquelle il assista, c’est-à-dire avant qu’il eut accompli sa treizième année. […] On me fit partir avec mes deux gouverneurs et un valet de chambre… Nous partîmes au commencement de l’année 1707, et nous arrivâmes à La Haye.

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