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647. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXII. Des éloges des hommes illustres du dix-septième siècle, par Charles Perrault. »

Perrault que l’on ne connaîtrait point, si on ne le connaissait que par l’humeur, les épigrammes et la prose de Boileau, est un des hommes du siècle de Louis XIV qui contribua le plus à honorer et à faire respecter les lettres ; au lieu de les avilir par la satire, il les soutint par son crédit : ses lumières et sa probité l’avaient rendu l’ami de Colbert. […] Quiconque avait du génie, était sûr de trouver en lui un protecteur et un ami. […] Après tous ces noms, on en trouve d’autres qui sont encore célèbres dans des genres différents ; le président de Thou, immortel par son histoire, et le président Jeannin, qui fut négociateur et ministre ; et le cardinal d’Ossat, qui se créa lui-même ; et le père Mersenne, digne d’être l’ami de Descartes ; et Gassendi, presque digne d’être son rival ; et le fameux Arnaud, qui écrivit avec génie, et fut malheureux avec courage.

648. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Roses ou tubéreuses, belles du soir, amies de minuit, il est sans doute dangereux de dormir avec vous ; et l’on ne sait jamais comment on se réveille. […] Les « Amis de Han Ryner » s’efforcent de publier ses nombreux inédits et de faire connaître davantage son œuvre. […] Henri Hertz (1875-1966), poète français anarchisant, ami d’Alfred Jarry et de Guillaume Apollinaire chez qui il fait la connaissance de Max Jacob. […] C’est Vildrac qui, évoquant Thélème, a la vision de cette Abbaye que le groupe d’amis va ensuite entreprendre de réaliser. […] Il publie d’abord des recueils de poèmes, tels L’Ami de l’univers (1911) ou C’est nous (1913).

649. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

Elle ne s’appuyait sur la vie que comme une feuille de saule tombée s’appuie sur l’eau… Elle n’avait d’esprit que celui-là que Rivarol exigeait des femmes et des roses, mais c’était assez pour que Madame de Staël, son amie, aimât à le respirer et en embaumât son génie ! […] L’éloquence de Madame de Staël, qui a fait le cadeau de l’immortalité à son amie en en parlant dans quelques endroits de ses ouvrages, pâlit et disparaît dans le feu de ces lettres, ce feu qui a brûlé, dix-huit mois, l’âme sèche, car elle l’était de Benjamin Constant, comme une branche de sarment dont il ne resterait pas une brindille. […] On ne trouve pas dans ces Lettres qu’elle ait été jalouse une seule fois, mais elle lui fit honte avec la mâle franchise d’une forte amie. […] Quand il sera trop tard, vous vous reprocherez peut-être, quelque soin que vous preniez d’étouffer votre vie sous de bonnes actions de détail, de n’avoir pas fait ce qu’il était si facile de faire pour sauver un ami tel que le ciel en donne rarement… Pourquoi avez-vous craint de m’attacher au bien que vous faites ?

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