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1735. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

Leur accueil me fit aimer ces montagnes où l’homme se plaisait encore à pratiquer la bienfaisance. » On arrive le 2 juillet à Ciudad-Rodrigo, où commandait le duc del Parque. […] Il aimait sa jeune femme, qui devait elle-même mourir de sa mort. « Je ne souffre que pour elle » : c’étaient par moments les seuls mots qu’il pût prononcer. […] Tous ceux qui ont lu M. de Fezensac, tous ceux qui aiment Xavier de Maistre le liront. […] Je mets ces petites irrégularités sur le compte de la coquetterie militaire qui aime, elle aussi, à se retrancher quelques années : il m’en coûterait de penser que le brillant général ait voulu esquiver toutes les qualifications ouvrières et plébéiennes qui abondaient dans son véritable acte de baptême.

1736. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite et fin.) »

Ce moment inspira sans doute un vif intérêt à tous ceux qui aiment la Constitution, et qui ont étudié les causes de la Révolution à qui nous en sommes redevables. […] J’aime mieux Malouet quand il ne fait pas de plan d’attaque et qu’il reste sur la défensive. […] Le roi, au contraire, aimait mes opinions politiques, il les partageait ; mais dans leur application il me trouvait trop tranchant, trop pressé de prendre un parti décisif ; il voulait user la démocratie ; il regardait le républicanisme comme une chimère qui ne pouvait durer ; la reine et Madame Élisabath pensaient de même ; tous les rapports qui leur arrivaient des provinces annonçaient une amélioration sensible dans l’opinion publique ! […] Sa mort excita un regret universel ; il était autant aimé qu’estimé.

1737. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [II] »

Admirateur et adorateur pieux des vieux maîtres, dans un beau désespoir de les égaler et de les atteindre, on se serait dit volontiers avec ce docte allemand (Creutzer) : « Il ne nous reste, à nous autres modernes, qu’à les aimer. » On pouvait se dire encore avec Goethe : « Négliger ces vieux modèles, Eschyle, Homère, c’est mourir. » J’ai surtout en vue nos Français attiques du bon temps, non ceux que le xviiie  siècle nous a livrés sur la fin, un peu gâtés ou fort affaiblis, mais ceux-ci mêmes, dont était Fontanes, et quand ils se maintenaient dans cette noble mesure de goût, avaient leur manière d’être et de sentir heureuse et rare. […] Tant qu’on a été classique en France, que le goût du public a été tel, et d’un classique moyen, on a aimé la traduction en vers des poètes. […] Si les rois et les pouvoirs publics s’y prêtaient, il aimerait à voir tenter derechef la comédie et la tragédie, à l’exclusion des farces et moralités qui occupent et usurpent les tréteaux. […] J’aurais aimé une poésie qui se ressouvînt et nous fît ressouvenir du voisinage de Bayard.

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