Une juste réaction se manifeste à ce sujet chez les anthropologistes eux-mêmes : ils abandonnent les ambitions dangereuses de l’ancienne anthropologie, Ils s’aperçoivent enfin que la prétention est abusive qui veut trouver, dans une préformation anatomique, la cause d’actes sociologiquement définis, comme le vol ou le meurtre37, a fortiori d’idées nées dans et pour la société, comme l’idée de l’égalité des hommes. […] Il fait passer à l’acte ce qui n’était que puissance indéterminée. […] Manouvrier, l’une sur la Genèse normale du crime, l’autre sur les Aptitudes et les Actes.
Delacroix : « l’énergie est chez lui l’aspiration de l’énergie, le rêve de l’énergie, la nostalgie d’un passé historique plutôt que la puissance de construction d’un avenir. » L’image de la cristallisation qui forme le leit-motiv du livre est à la fois le produit d’une imagination musicale, une figure de la réalité amoureuse : " il me semble, dit Stendhal dans une lettre, qu’aucune des femmes que j’ai eues ne m’a donné un moment aussi doux et aussi peu acheté que celui que je dois à la phrase de musique que je viens d’entendre. " la musique, surtout telle que la goûtait Stendhal qui n’y sentait qu’un motif de rêverie, c’est le monde et l’acte mêmes de la cristallisation parfaite, de sorte que Beyle, amoureux de second plan, simple amateur en musique, se définirait peut-être comme un cristallisateur. […] S’étreindre, c’est se jeter à deux dans la mort-mais avec la faculté d’en revenir et de s’en souvenir… ceux qui accomplissent le rite sans croire, l’acte sans aimer, ne songent qu’à l’agrément de cette névrose et non à la conséquence métaphysique et tragique de l’étreinte. « Mais l’acte d’amour vrai » cette seconde de la projection vitale n’étant qu’un éclair entre deux infinis, qu’est-ce donc que l’idée de possession ?
La pièce morale, c’est la pièce qui, par les actes des personnages, excite et encourage à la vertu. […] On ne peut pas bien soutenir l’intérêt pendant cinq actes en n’excitant pendant cinq actes que l’indignation contre un personnage. […] Molière donne une fort bonne raison de ce qu’il ne fait paraître Tartuffe qu’au troisième acte : « … pour bien distinguer le personnage de l’hypocrite d’avec celui du vrai dévot. J’ai employé pour cela deux actes entiers à préparer la venue de mon scélérat. » Mais sa véritable raison, à mon avis, qu’il n’avait pas à donner, c’est qu’on peut intéresser pendant cinq actes avec Orgon et non pendant cinq actes avec Tartuffe. […] Faux acte, supposition, vol, fourberie, mensonge, inhumanité, tout y est et tout y est applaudi.