Fidèle jusqu’à la persécution, disait son père, poète et orateur du second ordre qui célébrait l’autel en assez bons vers et qui défendait le trône en assez bonne prose contre les libéraux de 1815 dans les académies et dans les Chambres. […] L’Académie des inscriptions lui devait un signe d’attention : il est mort sans l’avoir reçu d’elle ; depuis, il mérita place dans une Académie plus littéraire, et il mourut sans y avoir été admis. […] Rions-en comme lui, il y a retrouvé la société de ces morts illustres avec lesquels il a tant désiré converser dans leur langue : les Homère, les Phidias, les artistes et les poètes grecs ses amis ; les Théocrite, les Pline, les Cicéron, les amateurs de l’esprit humain qui forment l’immortelle académie de tous les âges, et qui l’ont reconnu à la pureté de l’accent pour un des leurs ! […] La nature avait fait en lui un poète de décadence dans une prose qui était le récitatif de la poésie, un orateur d’académie ; elle en avait fait, au contraire, un homme d’État de premier rang et de première influence, nié par les partis et perverti par ses propres rancunes. […] Ce beau et pénible travail ne pouvait servir que quelques curieux de l’Académie des inscriptions.
Duclos, Secrétaire de l'Académie Françoise. […] Messieurs, lorsque chacun de vous célebre le génie du Favori de toutes les Muses, je garderois un coupable silence, s'écria un Abbé Théologien qui aspiroit à l'Académie Françoise ! […] Du Cabinet des Ministres j’ai été traduit au Tribunal de l’Académie, par le froid Ecrivain qui en est le Greffier. […] Vous jugerez sans doute qu’il a fallu la croire bien bonne, cette Académie, pour compter assez sur son zele à épouser, à titre d’intérêt général, quelques intérêts particuliers. […] D’un autre côté, pendant que l’Académie se montroit sourde aux sollicitations de son Secrétaire, des Lettres anonymes, c’est-à-dire, des torrens de fiel, d’injures, & de grossiéretés, sont venues m’exhaler la fureur des subalternes & peut-être même des Chefs du parti offensé.
Dans une académie célèbre d’Allemagne, on a aussi établi l’usage des éloges pour les gens de lettres et les savants. […] On a vu dans la même académie quelques éloges de savants et de gens de lettres composés par le souverain. […] Lorsque, il y a cent ans, la Russie était à peine connue, que les descendants des anciens Scythes étaient encore à demi sauvages, et que le lieu où est aujourd’hui située leur capitale, n’était qu’un désert, on ne s’attendait pas alors qu’avant la fin du siècle, l’éloquence dût y être cultivée, et qu’un Scythe, au fond du golfe de Finlande, et à quinze degrés au-delà du Pont-Euxin, prononcerait un tel panégyrique dans une académie de Pétersbourg.