En un mot, il se tient dans la spéculation, et il construit un idéal absolu. […] Car, en premier lieu, le don absolu que les citoyens font d’eux-mêmes à l’État semble être incompatible avec la forte constitution de la vie morale intérieure ; jamais la conscience de Wolmar ou de Julie ne saura donner à la volonté générale, à la loi, un droit absolu de lui prescrire et de la régler : les dogmes de la religion civile ou l’oppriment, s’ils parlent autrement qu’elle, ou n’existent pas, s’ils parlent comme elle. […] C’était une pensée originale et haute d’essayer de fonder les relations de deux êtres unis par la société sur la franchise absolue de tous les deux, à l’égard de l’autre, et à l’égard de soi-même. […] Et dans la forme absolue de son système, ce parti pris est injustifiable.
A leur exemple, certains métaphysiciens de notre époque, partisans du libre arbitre dans l’homme et de la contingence dans la nature, contestent que tout ce qui est réel soit rationnel ; ils pensent qu’il peut y avoir des commencements de phénomènes inexplicables par un changement antérieur, des actes de liberté absolue. […] Ils supposent que les mailles du réseau scientifique laissent apparaître par endroits le fond métaphysique de l’être, sous la forme de contingence, de commencement absolu, de libre arbitre, etc. […] Donc tout changement de la conscience a un « avant » ; il n’y a point pour la conscience de commencement absolu. […] La seule différence qui pourrait motiver ce changement absolu, c’est la différence de temps. […] Si, au lieu du néant absolu, nous considérons la réalité, il est contradictoire d’admettre des principes identiques produisant en un même instant des conséquences opposées, mais il ne semble plus contradictoire d’admettre que des principes identiques, en deux instants différents, soient suivis de conséquences différentes ; car, alors, nous ne considérons plus les choses dans le même temps.
On dit souvent : il n’y a pas de beauté absolue ; les philosophes disent ; pas de beau en soi. […] Aussi, à ce moment, cette beauté particulière — et si vous voulez relative — me paraît et m’apparaît absolue… Et je suis obligé de dire que chaque poète devient tour à tour le poète. […] … Le vieux Père a tout fait avec la plus absolue maîtrise, jusqu’à du plus pur symbolisme (voir l’Homme qui rit). […] — La forme de votre question est peut-être un peu absolue. […] — D’un ensemble de réponses où les opinions se manifestent si diverses, si complexes et si nuancées, il paraît hasardeux de tirer une conclusion absolue.