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1079. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre deuxième. L’idée de l’espace. Son origine et son action »

Nous ne saurions admettre cette affirmation absolue : on vient de voir que l’extension et la juxtaposition se rencontrent, quoique sous des formes moins analytiques et beaucoup plus synthétiques, dans tous les autres sens. […] La seconde est la perception réfléchie, par laquelle nous transportons hors de nous les objets étendus, en ajoutant aux deux dimensions de l’étendue visible celle qui n’est que l’affirmation figurée de l’existence, la profondeur… Il n’y a pas plus de quatrième idée de l’être que de quatrième dimension de l’étendue. » Ces hautes spéculations trinitaires nous paraissent un mystère beaucoup plus impossible à expliquer que la perception même de l’étendue, et nous nous demandons si l’animal a besoin de concevoir l’idée absolue de l’être pour arriver à distinguer la troisième dimension, selon laquelle il se meut, des objets placés à sa droite ou à sa gauche, qu’il ne peut atteindre que par un changement de direction produisant un signe local spécifique et exigeant des efforts spécifiques.

1080. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Le souci que le poète philosophe montre toujours de rendre sa pensée avec une absolue exactitude, laquelle précisément communique à tant de ses pièces l’émotion et la beauté du vrai, se retourne, hélas ! […] Les types éternels des formes éphémères, Qu’avait dans l’absolu vus resplendir Platon, Sont-ils réels ?

1081. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

De ce triage perpétuel des mots et des choses, résulte la concision puissante, la haute et difficile portée de ce qu’exprime Flaubert ; de là ses descriptions écourtées, disjonctives et pourtant résumantes, sa psychologie, soit transmutée en magnifiques images, soit réduite en sobres indications d’actes, sous lesquelles certains esprits perçoivent ce qui est intime et d’ailleurs inexprimé ; de là le sentiment de formidable effort et d’absolue réussite parfois, que ces œuvres procurent, qui, ramassées, trapues, planies, parachevées et polies grain à grain, ressemblent à d’énormes cubes d’un miroitant granit. […] Cette ordonnance n’est point absolue.

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